Algérie

Journée nationale de la presse… publique ou privée '


Journée nationale de la presse… publique ou privée '
Il y a des impairs commis à bon escient. D'autres par insouciance. La maladresse en tous cas est maîtresse de céans quand l'on pense détenir toute la science et ses vérités et disposer allégrement des autres. Un prix est institué. Le président de la République y a porté son sceau. L'événement est déclaré national. Cependant le déroulement de ce fait n'était pas apte pour capter toute la dimension voulue par le président. Il y a de la presse, pas toute la presse. Il y avait des «patrons», pas tous.Pourtant la portée de l'heure devrait s'inscrire dans un large acte fédérateur à même de rassembler les plumes ou les micros sans nul égard à la borne d'attache. La convivialité n'était qu'une intimité, à la limite un rang protocolaire qui n'aurait jamais réussi à départager les secteurs. Public ou privé. La politique des invitations ou leur officialisation n'avait pas à extirper de la «nationalité» algérienne de la journée une presse d'une autre. Ou avoir le penchant irrésistible de continuer à vouloir prendre le métier pour un ministère. Le temps de l'unicité de l'information, s'il a été éradiqué de la conscience nationale, que l'on ne s'amuse pas à le faire réincarner dans sa mémoire ou tenter de l'inculquer dans celle des autres. C'est fini. L'Algérie et sa presse ne font qu'une seule chaîne rotative s'ébruitant dans la diversité de pensée et dans la différence des angles graphiques ou oratoires. La journée aurait mieux vu une assistance harmonieuse et multi-médiatique.
Il n'y avait pour la remise du prix du président de la République qu'un public public. Idem pour les récipiendaires envers lesquels nul doute n'est à faire planer sur la qualité des travaux soumis. L'opinion publique aurait aimé voir affichée la liste de tous les participants, les intitulés, résumés et liens virtuels des ?uvres primées.
Le jury «indépendant composé de personnalités réputées» dans le domaine, tel que stipulé dans le décret présidentiel, ne semble pas trop priser de cette «indépendance». Il est censé refléter l'avis divergent des consommateurs de la communication, tant des lecteurs, des spectateurs que des auditeurs. C'est cette haute faculté polymorphe de pouvoir habiter le citoyen pour pouvoir ensuite exprimer son suffrage, fût-il dans un cadre restreint, qui entérine valablement son verdict. Loin d'un intuitu personae ou d'une quelconque partialité sectorielle. Il était dans l'obligation statutaire, ce jury de «juger» et de trancher le travail d'un journaliste «professionnel» sans toutefois s'astreindre pour certains à l'utilité d'avoir pour chaque membre sa carte de professionnel. Un jury en la matière ne peut se prévaloir du statut de fonctionnaire. Certes, la compétence et l'expérience en font en pleine certitude office de carte de professionnels invétérés. Mais, le respect d'une procédure reste opposable aux propriétaires de la demeure, aux tenanciers de la décision bien avant de la brandir aux tiers. Ainsi, il serait judicieux de jeter un autre regard plus réunificateur, plus globalisant dans les prochaines éditions en vue de donner de l'ampleur, de la substance par l'offre d'aisance à plus de participation, plus d'engouement. S'ouvrir aux autres, sans renâcler sur l'aspect de la «professionnalité» en ses termes de salariat, mais de «professionnalisme» en son sens de talent et de brio, sera une ouverture sur un autre monde, moins enclin à la caporalisation. C'est dire que l'inspiration ne se recrute pas, n'occupe pas les heures de bureau, ne se soumet pas pour s'éclore à un ordre de mission ou un bout de carte badgée.
La liberté d'expression est une et indivisible. Celle de la presse est toujours un débat.
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