Algérie

Journée mondiale des risques professionnels: Près de 2.000 accidents du travail chaque année à Oran


Entre 1.800 et 2.000 accidents du travail et une trentaine de décès sont enregistrés chaque année à Oran, ceci sans compter tous les accidents se produisant dans le secteur informel.

En effet, la majorité des accidents sont enregistrés dans le secteur des BTPH. En Algérie, au moins 50.000 accidents du travail et entre 750 et 800 décès sont enregistrés chaque année. Ainsi, par manque de moyens de protection ou par négligence, 30% des accidents du travail surviennent au niveau des mains et 20% au niveau des membres inférieurs. Liés aux conditions générales de travail, les risques professionnels font peser sur les salariés la menace d'une altération de leur santé qui peut se traduire par une maladie ou un accident. Bien les identifier (les risques professionnels), en déterminer les conséquences, permet de mieux les prévenir par des actions appropriées.

Dans ce cadre, l'inspection du travail de la wilaya d'Oran a dressé, l'année dernière, quelque 1.194 mises en demeure pour non-respect des normes de l'hygiène et de la sécurité au niveau des lieux de travail. Une action qui vise à atténuer l'ampleur des accidents du travail qui ont des incidences aussi bien sur le plan social des familles (décès ou handicap) que sur le plan financier, du fait que l'Etat endosse une lourde facture.

Ainsi, les incapacités partielles ou permanentes (IPP) ont coûté à la CNAS, en 2005, 66 millions de dinars et la perte de plus de 133.000 journées de travail ; en 2006, quelque 65 millions de dinars et près de 127.000 journées perdues, et autant en 2007 et 2008, si ce n'est plus.

Un accident du travail entraîne de «multiples et lourdes charges», dont les frais de traitement à l'hôpital, le suivi médical et l'indemnisation par la sécurité sociale en cas d'infirmité, outre des effets psychosomatiques parfois indélébiles, d'où l'importance du respect des règles de sécurité sur les lieux de travail, ainsi que l'utilisation correcte des outils de travail, notamment dans les ateliers de construction, de menuiserie et de tournage.

Durant la même année, l'inspection du travail a visité 3.296 établissements (couvrant 242.971 travailleurs). Ces sorties sur terrain se sont soldées par l'établissements de 1.289 procès-verbaux pour diverses infractions. Ces actions de proximité «peuvent constituer un facteur de limitation des accidents du travail», en même temps que les mesures coercitives prévues par la loi contre les contrevenants.

Selon M. Benchouya Ahmed, inspecteur du travail de la wilaya d'Oran, «l'amélioration des conditions de travail en matière d'hygiène, de sécurité et de médecine de travail constitue une préoccupation des instances internationales et nationales. De son côté, l'Algérie a consacré ce principe constitutionnel en adoptant plusieurs textes législatifs et réglementaires dans ce domaine».

Axant plus particulièrement son approche sur la nécessité de développer la culture de la sécurité en milieu de travail, notre interlocuteur affirme que dans le cadre de la réorganisation récente des services de l'inspection du travail, des structures chargées de la prévention des risques professionnels ont été mises en place, ayant pour mission l'organisation des actions de contrôle en matière d'hygiène, de sécurité et de médecine du travail, l'animation de l'action des inspecteurs du travail en matière de prévention des risques professionnels, l'exploitation des déclarations d'accident du travail et des maladies professionnelles émanant des agences de sécurité sociale. Il s'agit également d'Å“uvrer avec les organismes spécialisés et les services de médecine du travail en vue de la prévention des risques professionnels. L'inspection du travail a aussi pour mission d'informer et de conseiller l'employeur et les travailleurs, de préconiser des mesures d'amélioration mais également de relever les infractions et faire cesser les situations dangereuses.



Ce que prévoit la législation

Abordant les risques d'accidents dans le secteur du BTPH, M. Benchouya affirme que l'action de prévention dans ce genre de chantiers, où de graves accidents, souvent mortels, se produisent, ne peut s'effectuer efficacement que si celle-ci est organisée dès le stade de la conception des ouvrages et avant d'entamer les travaux. D'où la nécessité d'appliquer l'arrêté n°74/2008 du 26/07/2008 relatif au plan d'hygiène et de sécurité dans les activités du bâtiment des travaux publics et de l'hydraulique et qui prévoit que « les entreprises appelées à travailler sur des chantiers du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique doivent avoir un plan d'hygiène et de sécurité à remettre au maître d'ouvrage ». Tout chantier occupant 20 travailleurs et plus pour une durée de 6 mois doit avoir ce plan.

Toujours dans le cadre de la réorganisation, l'arrêté n°75/2008 du 26/07/2008, relatif aux déclarations d'ouverture de chantier dans le secteur du BTPH, stipule que « tout chantier occupant plus de neuf travailleurs pendant plus d'une semaine doit être déclaré dix jours avant son ouverture par le maître d'ouvrage à la Caisse nationale d'assurance sociale (CNAS), à l'organisme chargé de la prévention des risques professionnels dans le bâtiment, les travaux publics et l'hydraulique, ainsi qu'à l'inspection du travail ».


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