Algérie

Journée mondiale des oiseaux migrateurs Espèces en danger!



Journée mondiale des oiseaux migrateurs Espèces en danger!
Publié le 16.05.2024 dans le Quotidien l’Expression
Les hérons garde-boeufs, les cigognes et les sittelles de Kabylie en danger.
Il faut les protéger
À l'occasion de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs, des festivités sont organisées par la direction de l'environnement et la Maison de l'environnement de la wilaya de Tizi Ouzou. Inscrite cette année sous le thème: «Protection des insectes, préservation des oiseaux», l'occasion est opportune pour soulever le problème des hérons garde-boeuf arrivée en Algérie dans les années 80. Cet oiseau, qui trouve d'énormes difficultés d'adaptation aux spécificités locales, cause, parallèlement, d'énormes dégâts aux espèces d'oiseaux endémiques. Comment est-ce possible?
En fait, le héron garde-boeuf, très présent sur le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou se nourrit d'insectes qu'il trouve en abondance, mais durant la saison de reproduction des espèces endémiques ou déjà présentes, ce dernier se nourrit de petits qu'il trouve dans les nids. D'énormes pertes sont enregistrées à chaque saison. Au fil des années, les espèces, surtout celles nichant à même le sol, ne parviennent pas à se reproduire. Le danger d'extinction des individus plane sur des dizaines d'oiseaux que l'on n'observe plus comme jadis. Aussi, il devient nécessaire, aujourd'hui, que la direction de l'environnement se penche sur ce phénomène qui menace les espèces endémiques.
Toujours au registre des oiseaux en difficulté, il y a lieu de signaler que le changement climatique menace plusieurs espèces d'oiseaux migrateurs. C'est le cas des cigognes qui nichent au printemps dans tout le nord de l'Algérie, mais, hélas, les chaleurs caniculaires qui ont marqué ces dernières années mettent en grandes difficultés cet oiseau. L'été dernier, à titre d'exemple, des dizaines de cigognes sont mortes lors des nombreux épisodes caniculaires. Dans la ville de Draâ Ben Khedda, connue sous l'appellation de «ville des Cigognes», les autorités locales ont refusé de répondre aux appels des citoyens qui appelaient à apporter de l'aide et du secours à ces bipèdes qui tombaient du haut des pylônes électriques à cause de la chaleur.
Le spectacle était désolant. On voyait des oiseaux déployant leurs ailes pour protéger leurs petits des rayons du soleil brûlants. Aux heures où la canicule atteignait son pic, ces oiseaux finissaient par tomber par terre, morts de chaleur. Des citoyens avaient appelé les autorités locales à, au moins, apporter des citernes d'eau et asperger les nids, en vain. Dans notre pays, la culture de la protection des animaux, ce n'est pas demain la veille. Enfin, il y a lieu de rappeler également que les services concernés sont attendus sur un autre terrain qui est celui de la protection des oiseaux endémiques comme la sittelle de Kabylie qui est actuellement en voie d'extinction. Il est dommage que même sa découverte a été l'oeuvre d'un ornithologue étranger qui avait repéré des couples dans les Babors, à Bordj Bou Arréridj. Le suivi, par les spécialistes, de l'évolution de la reproduction de cet oiseau devrait être quotidienne. La célébration de cette journée est un moyen de garder l'esprit branché sur ces problèmes mais ce n'est pas suffisant. Le travail le plus important devrait se faire sur le terrain, dans le milieu naturel des oiseaux.
Kamel BOUDJADI



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