Journée mondiale de la langue arabe Hommage à Ahmed Benamane

Combat - C'est sur Ahmed Benamane que le choix de l'Association «El-Kalima» pour l'information et la culture, s'est porté cette année afin de commémorer la Journée mondiale de la langue arabe, célébrée le 1er mars de chaque année.
Organisé mercredi à l'amphithéâtre Benbaâtouche de la faculté centrale d'Alger, l'hommage consacré à ce fervent défenseur de la langue arabe a été l'occasion de revenir sur la vie et le parcours de ce dernier. Son ami Abderezzak Guessoum le qualifiera d'encyclopédie : «Ahmed Benamane, qui est autodidacte, s'est doté d'une grand culture.
Il maîtrise plusieurs sciences, telles que la sociologie, l'histoire, la géographie, la philosophie et autres... C'est un intellectuel qui est resté fidèle à ses origines berbères et à ses ancêtres les Zouaoua dont nul ne peut ignorer le rôle dans la promotion de la langue arabe. Il est aussi fidèle à ses principes, puisque lui, ancien combattant de la guerre de Libération, a échangé son arme contre le stylo pour poursuivre son combat d'intellectuel».
Démystifiant l'engagement d'Ahmed Benamane de toute inimitié envers les autres langues d'expression utilisées en Algérie, Othmane Saâdi, président de l'Association algérienne pour défendre la langue arabe dira : «Il faut faire la part des choses, et faire la différence entre la berbérité qui fait partie de la personnalité algérienne et le berbérisme qui peut mettre en péril notre nation. Depuis des siècles, les différents dialectes linguistiques de la langue tamazigh existaient au Maghreb, mais on doit à la langue arabe et à la religion l'unicité de la région». Pour sa part M. Athamniyah, un autre compagnon d'Ahmed Benamane, rappellera le rôle de ce dernier dans la réalisation des dictionnaires sur «les noms algériens» et sur «l'authenticité des noms des villes algériennes», des 'uvres qui ont été avortées pour des raisons occultes. Et de conclure : «Ahmed Benamane a soutenu que la langue arabe était le ciment consolidant de la société algérienne depuis des siècles, et a constitué un des piliers de combat de la guerre de Libération, tel qu'il a été mentionné dans la déclaration du 1er Novembre 1954, même si elle a été écrite en français». Ahmed Benamane, connu pour son combat pour la langue arabe, est né en 1944 à Tizi Ouzou. Très jeune, il éprouve un penchant particulier pour la langue arabe, dans laquelle il excelle. Il obtient une licence en philosophie à la faculté d'Alger en 1971. En 1973, il est appelé à occuper un poste à l'Organisation arabe du travail, une branche de la Ligue arabe. Il démissionne suite à la signature des accords de Camp David, les considérant comme une haute trahison.
«L'arabisation en Algérie» sera le thème de sa thèse de magistère, soutenue à l'université du Caire, en Egypte. Plus tard, en 1982, il y consacre son doctorat sous le thème : «La particularité de la personnalité algérienne». Ahmed Benamane a occupé par ailleurs, des postes phare durant sa vie professionnelle, notamment à la présidence et au ministère de l'Intérieur où il a été désigné comme conseiller pour les projets d'arabisation de l'administration algérienne. Le dévouement d'Ahmed Benamane pour la préservation de la culture arabe en Algérie, constituait l'essentiel de son combat tout au long de sa vie.