Algérie

Journée mondiale de l'alimentation sous le thème des prix des denrées alimentaires



Journée mondiale de l'alimentation sous le thème des prix des denrées alimentaires
ROME - Le thème de la Journée mondiale de l'alimentation de cette année, "Prix des denrées alimentaires, de la crise à la stabilité", a été choisi pour attirer l'attention sur l'évolution de ce phénomène et sur ce qui peut être fait pour atténuer ses effets négatifs sur les populations les plus vulnérables, a indiqué samedi la FAO à la veille de la célébration de cette journée.
"La fluctuation des prix, en particulier à la hausse, fait peser une grave menace sur la sécurité alimentaire dans les pays en développement", averti à cet égard, la FAO.
"Cette crise frappe de plein fouet les pauvres. D'après les chiffres de la Banque mondiale, l'augmentation des prix des aliments, en 2010-2011, a jeté près de 70 millions de personnes dans l'extrême pauvreté", a déploré la même source.
Pour les pays "importateurs nets" de produits alimentaires, "la hausse des prix porte préjudice aux pays pauvres car elle alourdit la balance de leurs importations d'aliments pour nourrir leurs populations", a-t-on précisé.
Les personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour peuvent, quant à elles, être contraintes de sauter un repas quand les prix des produits alimentaires augmentent, a relevé la FAO, pour qui les agriculteurs sont eux aussi touchés "car ils ont absolument besoin de savoir quel sera le prix de leur production au moment de la récolte".
Pour les experts de la FAO, "si les prix ont des chances de monter", les agriculteurs "plantent davantage", et "si au contraire on prévoit une orientation à la baisse, ils plantent moins et réduisent leurs dépenses".
C'est pourquoi, "la fluctuation rapide des prix rend ces calculs bien plus ardus", a estimé la FAO, pour qui "les agriculteurs risquent facilement de produire trop ou pas assez" et "avec des marchés stables, ils peuvent gagner leur vie".
L'instabilité des prix, une menace de "premier ordre"
En reconnaissant que l'instabilité des prix représente une menace de "premier ordre" pour les pays et les populations les plus pauvres de la planète, la communauté internationale, avec le G20 à sa tête, s'est mobilisée en 2011 "pour trouver des moyens visant à gérer la fluctuation des prix des aliments sur les marchés mondiaux", a-t-on rappelé.
Pour la FAO, le sous-financement persistant de l'agriculture, la croissance économique rapide des pays émergents et l'accroissement de la population mondiale (80 millions de nouvelles bouches à nourrir tous les ans), sont les causes des tensions sur les prix alimentaires. Deux types de mesures sont préconisés en guise de riposte à l'instabilité des prix des produits alimentaires, celles qui s'attaquent à la variabilité des prix, pour réduire leur fluctuation grâce à des interventions ciblées, et celles à même d'atténuer les effets négatifs de cette instabilité sur les pays et les personnes.
"Une meilleure coordination des politiques en matière de commerce international des produits alimentaires peut réduire l'instabilité des prix en contribuant à assurer une bonne circulation des marchandises", explique la FAO.
Eliminer les subventions agricoles dans les pays riches
Il convient aussi d'éliminer les subventions agricoles dans les pays riches, qui ont des effets de distorsion sur le commerce, selon la FAO, pour qui "la spéculation, si elle n'est peut-être pas à l'origine des fluctuations des prix, pourrait en aggraver l'ampleur et la durée".
L'organisation a plaidé par ailleurs en faveur d'informations supplémentaires et plus précises pour "une meilleure transparence des échanges sur les marchés à terme", permettant aux Etats et aux négociants de "prendre des décisions en toute connaissance de cause" en faisant en sorte que les "réactions de panique ou irrationnelles" soient évitées.
"On peut aussi aider les consommateurs pauvres en leur octroyant des allocations en espèces ou des bons alimentaires et aider les producteurs en leur distribuant des intrants comme les engrais et les semences", a également recommandé la FAO, relevant que "les mécanismes du marché peuvent aider les pays en développement à faible revenu à honorer une facture plus élevée des importations de produits alimentaires".
Au niveau national, les Etats ont le loisir de se prémunir de l'augmentation des prix alimentaires grâce à différents types de mécanismes financiers, comme les options d'achat, pouvant leur donner le droit d'acheter des denrées alimentaires à un prix fixe, même plusieurs mois à l'avance, indépendamment des mouvements que le marché pourrait connaître entre-temps, selon les experts de la FAO.
Au niveau international, des aménagements compensatoires peuvent aider les pays en développement à faible revenu à répondre à l'escalade continue de la facture de leurs importations de produits alimentaires, ont-ils préconisé.
Enfin, pour la FAO, la stabilité du marché des produits alimentaires dépend d'un plus grand investissement dans l'agriculture, en particulier dans les pays en développement où vivent 98 % des personnes qui souffrent de la faim et où la production de denrées alimentaires doit doubler d'ici à 2050 pour nourrir une population croissante.
Selon la FAO, pour aider des millions de personnes à sortir de la pauvreté dans le monde et contribuer à rétablir la stabilité à long terme sur les marchés agricoles, il faudrait un investissement annuel net de l'ordre de 83 milliards de dollars.


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