Algérie

Journée internationale de théâtre



Journée internationale de théâtre
Constat ? C'est demain que sera célébrée partout dans le monde, y compris en Algérie, la Journée internationale du théâtre. Une journée entièrement dédiée à l'art des planches.A cette occasion, l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel (Ismas) initie, et ce, depuis le 22 mars, «Les premières journées théâtrales», rendez-vous qui se poursuivra jusqu'au 27 mars au sein même de l'établissement.Une journée consacrée au théâtre. Cela suffira-t-il à dire le 4e art dans son intégralité?' Ne tombons-nous pas dans le cérémoniel et l'occasionnel?'En effet, ramener le théâtre à une journée, c'est le condenser dans une espèce de discours et slogans réducteurs et creux. Parce que le théâtre est une pratique en mouvement. Elle change, évolue au gré des expériences. Le théâtre ne peut être donc célébré durant une journée. Il est pratiqué en permanence. Le théâtre est une dynamique, un travail se faisant tout au long de l'année, et celui-ci est, d'année en année, à chaque fois, renouvelé. C'est un travail de recherche, de réflexion et d'expérimentation?: expérimenter de nouvelles données, des manières de faire différentes les unes des autres, des approches inédites... C'est aussi explorer de nouvelles pistes, adapter des singularités et autres procédés ou méthodes de travail et de création. C'est également s'essayer à des modes d'esthétique nouveaux, élargir le champ poétique, diversifier la thématique.C'est se nourrir d'imaginaires scéniques plus démonstratifs, plus audacieux, plus avantageux...Le théâtre, c'est de l'art, et avec l'art, il est indispensable de s'inscrire d'une façon réitérée, donc renouvelée dans une perspective de développement et dans une vision positive, c'est-à-dire constructive. Qu'en est-il du théâtre en Algérie, voire du théâtre algérien?' Le constat est mitigé. Plusieurs avis convergent et, en même temps, diffèrent, s'opposent. Il y a ceux qui pensent que l'on est dans le creux de la vague, d'autres estiment, en revanche, que le théâtre algérien a accompli des avancées appréciables, et ce, contrairement à ce qu'il était dans les années 1990 et début 2000. Effectivement, l'on assiste à un regain d'activités relatives à l'expression théâtrale?: plus de production, donc plus de représentation. Des journées théâtrales dans les différentes régions du pays, dont les Journées du théâtre du Sud, journées révélant à chaque édition une façon autre d'exercer l'art des planches, différente de celle pratiquée dans le nord du pays. Il y a aussi des festivals nationaux dédiés à l'art des planches. A ceux-ci s'ajoute le Festival international du théâtre qui se tient chaque année à Béjaïa. Cette dynamique est renforcée par la création de plus en plus de théâtres régionaux. L'on est à une vingtaine de représentations théâtrales. Tout cela rend l'activité théâtrale présente, plus permanente, alors qu'elle était autrefois seulement occasionnelle. L'on se réjouit donc de cette évolution.Si les uns se félicitent de cet accomplissement inespéré, les autres sont certes, satisfaits de tout ce qui a été réalisé, mais ils regrettent que le théâtre en tant qu'exercice intellectuel n'y soit plus. C'est donc par rapport au contenu non pas au contenant que nombreux sont ceux qui soutiennent l'idée que le théâtre algérien est plongé dans un marasme stérilisant.En d'autres termes, il y a une sorte d'immobilisme dans la création?: il y a plus d'adaptation que de composition. Il y a réécriture de textes déjà existants, texte transposés dans le vécu et renvoyant à l'actualité. C'est dire que le théâtre algérien a perdu de sa portée intellectuelle et créative. La recherche et l'expérimentation ont cessé d'être l'objet, le noyau même de l'expression théâtrale. L'on n'est plus aux temps de Abdelkader Alloula ou Kateb Yacine, pour ne citer que ceux-là, tous deux théoriciens et praticiens, qui, chacun de son côté, s'adonnait à la réflexion. Ils réfléchissaient sur le théâtre en tant que matériau, objet de réflexion et de création. Ainsi, le théâtre algérien ne respire plus la vigueur intellectuelle d'antan et a perdu de son entrain artistique, donc créatif, donc inédit. Il est dans un état stationnaire. Même l'université est absente du champ de la pratique théâtrale, sachant que cette dernière (l'université) constitue un laboratoire de recherche et d'expérimentation de nouveaux modes de travail, donc de nouveaux concepts et de théories nouvelles.




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