Le nombre d'Algériens ne sachant ni lire ni écrire est de 4 129 496, soit 14, 86% de la population, a-t-on appris hier en marge de la célébration de la Journée internationale de l'alphabétisation. La présidente de l'association Iqraa, Mme Aïcha Barki, persiste et signe : «Il faut consolider le programme de lutte contre l'analphabétisme actuellement en cours.»Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Coïncidant avec la Journée internationale de l'alphabétisation, une cérémonie de remise du prix de l'opérateur de téléphonie mobile Ooredoo d'alphabétisation 2015 a été organisée hier en collaboration avec l'association algérienne d'alphabétisation Iqraa, sous le thème «alphabétisation et sociétés durables».La cérémonie, la troisième du genre, a primé de jeunes développeurs d'applications mobiles innovantes destinées à l'apprentissage et à l'initiation aux langues. A ce titre, deux applications mobiles innovantes développées par deux jeunes Algériens ont été récompensées.Il s'agit de l'application «Hourouf El Hidja» développée par Nazih Dehouche, conçue pour faciliter l'apprentissage de la langue arabe, et l'application «Azul» développée par Karim Ould Oulhadj destinée à l'apprentissage de la langue amazighe. Mais au-delà de cette cérémonie et des initiatives prises par l'opérateur de téléphonie mobile et de ses partenaires à l'image de l'association Iqraa, c'est la problématique de l'analphabétisme qui soulève des interrogations. Ainsi sur les 4 129 496 d'analphabètes recensés, selon des sources du département de l'éducation, les femmes arrivent en tête avec 2 193 281, soit 15, 93%, alors que les hommes qui ne savent ni lire ni écrire sont près de deux millions, soit 1 939 215, ce qui représente 13,83%.Selon la présidente de l'association Iqraa, Mme Aïcha Barki, «cette journée constitue une occasion pour rappeler l'importance de la sensibilisation et la mobilisation de tous autour de la problématique de l'analphabétisme en Algérie». Et d'ajouter : «Nous continuerons à œuvrer pour garantir le droit à l'instruction et à l'apprentissage à tous les Algériens.» Des propos soutenus par le patron de l'opérateur de la téléphonie qui a réaffirmé la «volonté d'Ooredoo d'œuvrer efficacement avec l'association Iqraa en faveur de la lutte contre le fléau de l'analphabétisme».Cependant, pour Mme Aïcha Barki, «les pouvoirs publics doivent consolider le processus actuel, voire mettre davantage de moyens pour mener à bien cette mission». Or, dit-on, il n'est pas exclu que les pouvoirs publics renoncent à cette démarche au vu de la situation économique qui pointe à l'horizon. Des rumeurs qui n'ont pas laissé indifférente la présidente de l'association Iqraa qui espère «qu'il ne s'agit que de fausses informations».En septembre 2014, Nouria Benghebrit avait déclaré au lendemain de sa nomination à la tête du département de l'éducation nationale que «l'éradication totale de l'analphabétisme en Algérie est possible d'ici à 2016, à la seule condition que toutes les parties concernées se mobilisent, particulièrement la société civile». «Je pense que l'objectif de l'éradication de l'analphabétisme en 2016, estimé actuellement à 15,15%, peut être réalisé à condition qu'il y ait une mobilisation de tout le monde, particulièrement la société. Il faudra également plus de moyens et d'efforts», avait déclaré à la presse Mme Benghebrit.
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Posté Le : 09/09/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A B
Source : www.lesoirdalgerie.com