Algérie

Journée de l’enseignant



L’enseignant, ce riche «désargenté» Le 5 octobre de chaque année est célébrée la Journée mondiale de l’enseignant. Un hommage est donc rendu à cette catégorie de travailleurs pas comme les autres. Ces femmes et hom-mes qui exercent le plus noble métier du monde sont ainsi fêtés dans tous les établissements scolaires. En embrassant cette carrière, les enseignants savaient que ce métier était, avant tout, un sacerdoce car exigeant beaucoup de sacrifices. Outre la préparation des leçons, qui demande du temps et de l’application, leur conduite en classe exige du doigté, de la patience et du savoir-faire. La correction des exercices produits par les élèves doit être menée également avec sérieux et rigueur. En plus, l’enseignant doit faire montre de beaucoup d’affection envers ses élèves. Tout enseignant qui se respecte doit se donner corps et âme à son métier pour permettre aux enfants qui lui sont confiés d’acquérir le savoir et l’éducation adéquats. Certes, la tâche n’est pas aisée et beaucoup de difficultés empêchent les enseignants d’accomplir convenablement leur mission. Chez nous, l’enseignant exerce souvent dans des conditions très pénibles. En plus du peu d’égards que lui manifestent, parfois, certains parents qui ne comprennent rien à la situation que vit cet éducateur, il y a aussi la rareté des moyens mis à sa disposition pour mener à bien sa mission. Dans certains endroits, les classes sont surchargées et les établissements fonctionnent en double, sinon en triple vacation. Les programmes actuels sont fastidieux et non conformes au niveau de nos enfants, où le nombre de livres exigés dépasse celui dans tous les pays du monde, à voir les six manuels utilisés pour la seule 1ère année primaire. La démission des parents qui ne peuvent plus aider leur progéniture, car dépassés par les nouveaux programmes et surtout ayant «d’autres chats à fouetter» avec la cherté de la vie et les difficultés inhérentes à cette situation. Tout cela fait que l’enseignant est abandonné, seul, et doit faire face à ces petits êtres assoiffés de savoir. Mais comment voudrait-on que l’enseignant assure convenablement son cours quotidiennement si aucun encouragement ne lui est miroité? Beaucoup d’enseignants se rendent à leurs lieux de travail, après avoir parcouru des dizaines de kilomètres, dans des autobus bondés, car ne pouvant jamais s’offrir la moindre guimbarde, un véhicule qui était à la portée de tous les enseignants de naguère. Les anciens potaches se souviennent encore de la rangée de voitures, appartenant aux enseignants, stationnées devant les écoles. Aujourd’hui, les salaires octroyés ne peuvent pas faire vivre décemment, et certains ne peuvent même plus s’offrir de vêtements corrects pour se présenter devant leurs élèves. Les costumes et cravates portés par les maîtres d’antan ne sont plus que souvenir! On impute la cause du niveau actuel de l’enseignement, également, au rendement de l’enseignant dont la part de responsabilité est grande, il faut en convenir. Mais a-t-on essayé de cerner la cause de cette tare? Il ne suffit pas de relever le niveau des enseignants pour améliorer les résultats scolaires mais plutôt donner plus d’importance aux salaires et amener les meilleurs universitaires à embrasser cette carrière. Lorsque l’enseignant sera convenablement pris en charge, matériellement, comme dans les autres pays, quand il sera à l’abri du besoin, son travail sera alors meilleur et se répercutera sur ses élèves. Il est temps de penser sérieusement à cette frange de la société dont le rôle est déterminant puisque la qualité des hommes de demain en dépend. En dépit de tout ce qui a été dit, nous ne devons que souhaiter bonne fête aux enseignants avec de bons vœux pour cette année scolaire qui débute. S.B.S.


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