Algérie

Journée de l'Artiste



Journée de l'Artiste
Rencontre ? Malgré sa grande fatigue, Abdelhamid Laroussi n'a pas voulu déroger à la journée événementielle qu'est la Journée de l'Artiste.A l'espace Mohamed-Racim, jeudi après-midi, il y avait quelques plasticiens sur les lieux, alors que pour d'autres, absents d'Alger, seules leurs toiles étaient présentes sur les cimaises. Marquer l'événement, A. Laroussi en a fait un double devoir, en tant qu'artiste et en tant que président de l'Union. Il ne manquera pas de soulever le problème récurrent de l'étanchéité qui nuit depuis longtemps au premier espace d'expositions sur la place d'Alger. Comme une insulte, un ruisseau d'eau sale a envahi le sol, s'étalant en une grande flaque inesthétique pour un lieu censé représenter l'art.Devant le tableau de Mohamed Massen, Dixit, on est là, dans une explication personnelle afin de découvrir le message de l'artiste. Ce dernier vient à notre secours. «Je l'ai réalisé à partir d'objets récupérés, vétustes auxquels j'ai joint des pensées d'écrivains et de plasticiens. Nous pouvons lire les citations de Malraux, Giacometti, Marcel Duchamp.» Celle d'Albert Camus dit : «Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude.»L'éclaircissement de la toile ne s'en tient pas là. Mohamed Massen, juriste de formation, continue sur sa lancée. «Pour juger, il faut comprendre.» En effet, toute compréhension d'une réalisation artistique débouche sur un avis du visiteur. Il ajoute à l'intention de l'autre, le visiteur : «Une toile induit la relation entre le créateur et le regardeur...»Les différents tons de marron, les signes berbères, la carte du continent africain en relief et les cavités sur la partie nord de ces vastes terres sont «les trous de mémoire...».Au public de passage à la galerie Racim d'apporter son propre discernement de Dixit.Confidences de Zahia Kaci, une habituée du site, est une toile où le bleu et le blanc dominent. «La monochromie est une technique que j'apprécie, de même que je me sens bien quand je travaille la teinte bleue. Là, sur cette toile, J'ai peint un homme et une femme en train de se confier l'un à l'autre. Un moment d'intimité qui, malheureusement, risque d'être perturbé par autrui, pouvant amener la cassure dans le couple.» Les deux peintures de Rediza Zoulikha sont desreprésentations de Sidi Abderrahmane, le santon de la ville d'Alger.Une technique mixte où se rejoint l'inspiration de l'artiste peintre et de la céramiste qu'elle est : «J'ai voulu un nouveau regard sur la Casbah et Sidi Abderrahmane. Il y a également dans ses tableaux la méthode du vitrail.»Les coloris sont intenses, soutenus comme le rouge et le vert, cette dernière tonalité «est la couleur du tissu enveloppant le catafalque du saint». les portes entrouvertes, le dallage, les portiques prennent du mouvement, du rythme entre zones d'ombre et zones de mystère. Comme le sont les sanctuaires et leurs légendes. Rediza Zoulikha est la première céramiste sortie de l'Ecole nationale des beaux-arts. Professeur d'art elle déclare : «J'aime ce que je fais, particulièrement la céramique parce que la terre a une mémoire. L'homme a été créé d'une poignée de terre...»A Monsieur Laroussi le mot de la fin de cette Journée de l'Artiste : «Je souhaite que l'année prochaine apporte de belles surprises à nos artistes et qu'il y ait plus d'événements culturels pour restituer l'art dans ses valeurs.» Une petite journée qui interpelle à faire de l'art une priorité des multiples langages artistiques, afin d'étendre le champ culturel algérien à tous les stades de la société.




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