Dans une courte intervention, Rachid Falla, président de la chambre de
Commerce et d'Industrie d'Oran (CCIO), a estimé que l'économie nationale est en
mesure de réaliser un taux de croissance de 8 à 10%, ce qui constitue presque
le double fixé par les pouvoirs publics. Il a jugé irraisonnable que les
dépenses publiques enregistrent une hausse de 7% et que les dépenses
d'équipements affichent une baisse de l'ordre de 29%, dans la Loi de finances de 2012. Au
nom de tous les opérateurs économiques de l'Ouest, il a réclamé «un plan
spécial» et a revendiqué la réduction des intérêts des crédits bancaires et la
baisse de l'IBS. Pour sa part, M. Haimour,
directeur général des Domaines, a consacré sa communication, de loin la plus
attendue, au nouveau dispositif juridique se rapportant au foncier. Dès le
départ, il a précisé qu' «il faut relativiser que le foncier est un facteur de
blocage des investissements», puisque «l'offre foncière a été une préoccupation
constante des pouvoirs publics, depuis toujours». Constatant l'instabilité du
dispositif juridique relatif au foncier, qui change presque tous les cinq ans, il
le justifiera par «la spéculation de cette ressource non renouvelable», lancera-t-il.
Et de donner des exemples : «il y a des ZET (zone d'extension touristique) où
on relève tout, sauf un investissement touristique», dira-t-il. Depuis 1962, «l'Etat
a mis 150.000 ha
à la disposition des investisseurs», ajoutera-t-il. Cependant, il relèvera
l'absence «d'investissements structurants». S'agissant du nouveau dispositif, il
précisera qu'il s'applique à tous les genres de terrains, exceptées les terres
agricoles, les terres se trouvant dans un périmètre minier ou celles situées
sur un périmètre archéologique. Quant à la nouvelle formule, désormais retenue,
elle consiste en «une concession non convertible en cession, sur la base d'un
cahier des charges». La nouvelle formule vise à mettre fin à la spéculation au
détriment de la collectivité nationale, souligne-t-il. Le gré à gré est la
modalité décidée d'octroi de ces terrains et la durée de la concession est de
trente-trois ans renouvelable deux fois.
L'intervenant indiquera que l'Etat a créé un certain nombre d'organes
pour accompagner cet octroi. Mais en dehors des ZET et des nouvelles villes, c'est
au wali que revient la prérogative d'accorder le terrain sur proposition du Calpiref. Revenant sur ce nouveau dispositif, le DG des
Domaines indiquera que sa principale nouveauté réside dans sa séparation entre
propriété de l'Etat, c'est-à-dire l'assiette du terrain, et le bâti propriété
du bénéficiaire du foncier. Il énumèrera les avantages qu'offre la concession à
commencer par l'octroi d'un permis de construire, la sollicitation de crédits
bancaires, la cession du droit de la concession et du bâti. Quant aux avantages
financiers, ils concernent tout d'abord l'acquittement de la concession qui
peut se dérouler par des redevances annuelles. En plus des rabattements qui
peuvent atteindre 90% durant les trois premières années, durant la phase de
réalisation et 50% durant trois ans encore, durant la phase d'exploitation. Aux
wilayas du Sud et du Grand Sud, le mètre carré sera cédé au dinar symbolique. Cependant,
le conférencier insistera sur le fait que la concession peut être annulée par
voie de justice, en cas de manquement aux dispositions du cahier des charges.
Pour sa part, Mustapha Zikara, directeur de la Législation et de la Réglementation
fiscale, au ministère des Finances, a signalé dans son intervention, l'exonération
des opérateurs des assurances de la taxe de domiciliation bancaire décidée dans
la Loi des
finances de 2012. Il a aussi indiqué l'augmentation de l'ordre de 5%, de la
taxe additionnelle sur les alcools, au profit du Fonds de lutte contre le
cancer. Ce même fonds bénéficiera d'une autre augmentation des taxes se
rapportant aux cigarettes et aux eaux gazeuses. Même la taxe de la téléphonie
mobile passera de 0,5 à 1% au profit du même fonds.
Un responsable régional des Douanes a lui aussi, évoqué les nouveautés
apportées par la nouvelle Loi des finances. Parmi elles, il citera la réduction
à 15% la taxe concernant le thon blanc destiné à la transformation. Mesure
démentie par le premier intervenant dans les débats, un opérateur dans ce
domaine. Le représentant de la
Douane s'étalera sur le statut d'opérateur économique agréé, un
certificat délivré par le directeur général de la Douane et qui ouvre droit à
un certain nombre d'avantages. Concernant Oran, il indiquera que 45% des
marchandises importées transitent par le port sec et qu'un nouveau port de ce
genre est programmé dans la commune d'El Kerma.
A la fin des communications, un haut responsable du ministère des
Finances annoncera que la décision de rééchelonnement de remboursement de la
dette des entreprises publiques, auprès des services des Impôts, a été signée
avant-hier. Il invitera les opérateurs économiques présents à s'informer auprès
des directions des Impôts ou en consultant le site du ministère des Finances. Soulignons
que le consul général de France a assisté à cette journée d'étude, organisée
par la chambre de Commerce et d'Industrie d'Oran.
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Posté Le : 17/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ziad Salah
Source : www.lequotidien-oran.com