Algérie

Journée d'étude sur les violences contre les enfants CHU de Tizi Ouzou



Journée d'étude sur les violences contre les enfants CHU de Tizi Ouzou
2444 cas de violences à l'encontre des enfants ont été répertoriés en 2012 au niveau national. 75% des cas sont des abus sexuels.
Le nombre d'enfants victimes de violences en Algérie, durant l'année 2012, a atteint 2444 cas, selon une communication donnée par Mammeri Chawki, officier de la Gendarmerie nationale, à l'occasion d'une journée d'étude sur la pédopsychiatrie organisée, samedi, au centre hospitalo-universitaire (CHU) Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. Le même intervenant a également fait remarquer que ces enfants sont victimes essentiellement de viols et d'abus sexuels. Selon lui, les wilayas les plus touchées sont Alger, Adrar et Sétif. Il a aussi précisé que pas moins de 2778 mineurs sont impliqués dans différents délits comme les vols et l'appartenance à des associations de malfaiteurs.
D'autres conférenciers ont essayé, quant à eux, d'aborder le sujet sous d'autres angles. Ainsi, le professeur Ziri, psychiatre et directeur du CHU de Tizi Ouzou, a expliqué que les violences à l'encontre des enfants deviennent un phénomène qui interpelle toute la société. «La violence à l'encontre les enfants constitue un problème de santé publique. Il est difficile d'émettre des affirmations en ce qui concerne son étendue. Beaucoup de parents et d'adultes estiment que la violence physique et psychique est inévitable, et même qu'elle constitue un moyen éducatif "normal" tant qu'elle n'entraîne pas de blessures visibles», a-t-il relevé tout en précisant que ce phénomène «reste un problème dissimulé; les enfants ont souvent peur de parler à cause de la honte qu'ils éprouvent ou bien des répercussions que cela pourrait avoir sur eux-mêmes ou leur entourage». Selon le même professeur, la violence à l'encontre des enfants est souvent occultée. Et pour étayer ses dire, il souligne, en outre, que ce sont parfois «les parents eux-mêmes qui sont coupables d'actes de violence envers leurs enfants».
Par ailleurs, le professeur Ziri a indiqué, dans le même sillage, que les violences à l'encontre des enfants sont multiples. Il cite, à titre d'exemple, l'exploitation systématique d'enfants par des organisations criminelles en vue de commettre des actes pénalement répréhensibles.Pour ce qui est des facteurs de protection, le même intervenant a souligné que «les facteurs susceptibles de protéger les enfants à la maison ainsi que dans d'autres cadres, incluent notamment une bonne éducation par les parents, le développement de liens solides d'affection entre parents et enfants et une discipline positive non violente».
De son côté, le Dr Si Hadj Mohand du CHU de Bab El Oued, qui a donné une communication sur les sévices sur les enfants, a déclaré que parmi les personnes traitées dans le cadre d'une étude, 75% des enfants ont subi des violences sexuelles.
Pour sa part, le Dr Baraka a fait remarquer que plusieurs cas sont liés aussi aux conjonctures de divorce et de la maltraitance, tandis que le professeur Boulassel du CHU de Tizi Ouzou, a indiqué que les abus sexuels sur les enfants sont révélés tardivement par peur parfois de représailles ou pour éviter des procédures judiciaires. Enfin, notons que des volets liés à la thématique de cette journée scientifique ont été abordés par les participants, à l'image des causes de la violence en milieu scolaire et la prise en charge des enfants victimes.


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