Algérie

Journée d'étude destinée aux futurs jeunes mariés


L'Association nationale des sciences et du développement durable a organisé, hier, au niveau de la salle de conférences de la mosquée Ibn-Badis, une journée d'étude autour d'un thème qui veut bousculer les habitudes destiné aux « jeunes ayant un projet de mariage ».Au vu des statistiques liées au divorce en Algérie et les difficultés qu'endurent les couples mariés pour poursuivre leur vie maritale, l'association, en collaboration avec le Laboratoire de recherche en science psychologique et éducative de l'Université Oran 2 Mohamed-Ben-Ahmed, a pris l'initiative d'ouvrir le débat et d'organiser des ateliers afin de « préparer le couple qui s'apprête à se marier à mieux comprendre ses choix, l'importance du mariage et ce qu'il implique, ainsi que le comportement du mari envers son épouse, basé sur le respect et l'attention ».
Pour M. Lakhdar Haddar, président de l'association qui a été agréée officiellement au mois de février 2020, parmi ses missions, entre autres, accompagner les jeunes dans leur vie sociale. « Notre objectif, propager la conscience parmi nos jeunes qui s'apprêtent à se marier, voire même parmi les couples mariés récemment, afin de trouver des solutions au phénomène inquiétant du divorce. Nous espérons contribuer à faire diminuer la désintégration de la famille ».
Pour l'intervenant, parmi les causes du divorce une incompréhension du couple de l'institution du mariage et ce qu'elle implique comme engagements et responsabilités. Il n'hésitera pas à pointer du doigt, entre autres causes, l'influence des réseaux sociaux qui, parfois, dit-il, véhiculent des choix et des « traditions » d'une vie de couple qui ne s'adaptent pas à la réalité de notre société. Se heurtant ainsi à la réalité, dès lors, sans hésiter, bon nombre de couples recourent à la séparation.
Intervenant avec le thème « Différents comportements du mari avec son épouse et l'effet de ces comportements sur son psychisme et rehausser sa considération pour elle-même », le docteur Yacine Amina, professeure en psychologie de l'éducation à l'université Oran 2, indique que son département de recherche a conclu un accord avec l'Association nationale des sciences et du développement durable fin 2020 et qui s'articule autour des partenaires sociaux et les associations de la société civile, « ceci nous permet de nous ouvrir sur le grand public et ainsi aborder et étudier des sujets comme c'est le cas du thème du jour ».
Pour l'intervenante, sur les 188 études de cas d'épouses choisis pour la recherche en lien avec les couples, la plupart des femmes se plaignent du manque d'attention de leurs maris. « Le plus édifiant, c'est que ce manque d'intérêt du mari envers son épouse est vécu chez les couples les plus anciens parmi les plus de 15 ans de mariage, souvent en raison de la routine dans le couple. »
Le niveau d'instruction n'a aucune incidence puisque les témoignages sont les mêmes : « Le mari assure le confort matériel, accorde des responsabilités à l'épouse telles que l'éducation des enfants, la gestion des dépenses du foyer... mais peu de moments de complicité entre le couple dont la femme a besoin pour se sentir valorisée. Lorsque c'est le cas, 88% des femmes interrogées disent se sentir importantes et en confiance.»
L'avocat Rabah Berabaj a, de prime abord, rappelé le chiffre de 78 000 divorces par le recours au «kholae» recensés en 2018. « Ce chiffre est inquiétant, le recours à ce type de divorce se fait de manière abusive et pas pour les bonnes raisons pour lesquelles il a été conçu. »
Pour notre interlocuteur, « la tendance du recours des femmes au droit en sollicitant un divorce sans faute («kholae»), c'est dans le but de s'approprier le logement, le constat est fait dans 90% des cas que nous rencontrons ».
Le taux de divorces en général atteint, dit-il, des chiffres inquiétants : « La société se disloque; toute raison, aussi banale soit-elle, amène au divorce. À la cour d'Oran, chaque jour nous avons au programme quatre séances de divorce et chacune au nombre de cas infini, sans oublier les autres cours que compte la wilaya d'Oran. » Nombreuses étaient les femmes et les hommes (en nombre moins important) à prendre part à cette journée d'étude qui s'est conclue par trois ateliers autour du projet de mariage sous tous ses aspects.
Amel Bentolba
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