Selon les statistiques, le cerisier occupe une superficie de 41 hectares dans la wilaya de Béjaïa dont 6 hectares dans le territoire dépendant de la subdivision de Sidi-Aich.
En collaboration avec l’APC d’Akfadou et la subdivision de l’agriculture de Sidi-Aich, l’association des agriculteurs d’Akfadou «Akfagriculture» a organisé, jeudi 5 juin, à la maison de jeunes de Thiniri, une journée d’étude sur la culture du cerisier.
Cette journée, aux allures d’une fête, première du genre dans la commune, à laquelle ont pris part des producteurs de la cerise, des représentants de quelques subdivisions d’agriculture de la wilaya, le P/APC d’Akfadou et le chef de daïra de Chemini, est consacrée principalement à l’examen des opportunités d’investissement qu’offre la région dans le développement de la culture des cerises.
Au programme deux conférences-débat «création et conduite d’un verger de cerisier», «maladies et parasites du cerisier», présentées respectivement par Saïbi Zahir, directeur de la station ITAF de Sidi-Aich, et Abdelakader Fahima, ingénieur principal en agronomie de la subdivision agricole de Sidi-Aich.
Laïd Makhlouf, de la DSA de Béjaïa, dans son allocution, a brossé un tableau exhaustif sur l’état de la culture du cerisier dans la wilaya.
Selon les statistiques qu’il a présentées, le cerisier occupe une superficie de 41 hectares dans la wilaya de Béjaïa dont 6 hectares dans le territoire dépendant de la subdivision de Sidi-Aich.
«Nous pouvons améliorer sensiblement nos capacités de production. Pour peu qu’on s’y mette sérieusement. Des mesures incitatives existent, différentes régions de notre wilaya peuvent investir et développer cette filière, à l’exemple d’Adekar, Chemini, Akfadou, Beni Maouche et Kendira» soutient-il.
Et d’ajouter que «le rendement par hectare est de 20 quintaux, beaucoup mieux que le rendement de l’olivier, du figuier et de la vigne».
Lui succédant, le directeur de l’ITAF a expliqué longuement ce qu’est la culture du cerisier. Des caractéristiques générales de l’arbre à la récolte, en passant par les exigences pédo-climatiques nécessaires pour cette culture, les travaux du sol, la plantation, la fertilisation, l’irrigation et les protections phytosanitaires, l’intervenant a clarifié tout l’itinéraire technique pour avoir une cerisaie belle et productive.
«Contrairement à l’olivier connu pour sa rusticité et ses capacités d’adaptation, le cerisier est exigeant, il nécessite soins et entretien pour le maintenir en vie. Nous avons acquis d’Allemagne cinq variétés de cerisier que nous avons maintenant introduit dans les pépinières après les avoir placé pendant cinq ans en observation, ceux qui désirent en avoir des greffons doivent se rapprocher de notre station» signale-t-il.
Prenant la parole Abdelakader Fahima, de la subdivision agricole de Sidi-Aich, après avoir établi l’inventaire des maladies et ravageurs qui menacent la vie du cerisier et influent sur sa production (Coryneum, capnode, mouche de la cerise, puceron noir du cerisier…), elle a listé les mesures à adopter dans le cadre de la prévention et de la lutte contre ces fléaux.
«L’entretien régulier des vergers est à la base de la lutte contre les contaminations et la prolifération des maladies, prévenir vaut mieux que guérir» indique-t-elle.
Les débats qui ont suivi les deux communications ont porté principalement sur les contraintes rencontrées par les agriculteurs pour s’investir davantage dans leur métier. Feu de forêt, pistes agricoles, manque de formation, …beaucoup d’obstacles, plaide-t-on, empêche l’agriculture de connaître un véritable essor.
Le subdivisionnaire Boualem Bellil, pour rassurer et encourager les agriculteurs, indiquera que la commune d’Akfadou va bénéficier, dans le cadre du PIL, d’ouverture et d’aménagement de pistes agricoles.
«Nous ferons tout pour accompagner les fellahs pour faire de l’agriculture un secteur florissant» dit-il.
Hadjar Smail, le président de l’association organisatrice, content de la réussite de ce rendez-vous, compte le rééditer l’année prochaine, le transformer par la suite en véritable foire économique.
Du merisier en abondance:
Ce qui rend possible le développement de cette culture à Akfadou, c’est la présence sur son territoire du merisier, un cerisier sauvage qui pousse spontanément, utilisé comme porte-greffe. De Tasseta El Âazla, jusqu’aux hauteurs d’Imaghdassen et à Tapount, des maquis de merisiers poussent abondamment aux bordures de la forêt. Il suffit donc de connaître les caractéristiques techniques des variétés de cerisier pour créer un verger. Cela ne demande ni mobilisation de fond, ni de grands moyens matériels. Une manne précieuse qu’il faut indéniablement exploiter. Et faire ainsi d’Akfadou la capitale de la cerise de la willaya de Béjaïa. (B. B.)
Boualem B.
Posté Le : 20/06/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © D. R. ; texte: Boualem B.
Source : El Watan.com du mardi 17 juin 2014