Algérie

journalistes et syndicalistes en ligne de mire Atteintes aux libertés en Tunisie



journalistes et syndicalistes en ligne de mire Atteintes aux libertés en Tunisie
Le rédacteur en chef du journal Assahafa, Zied El Heni, a été libéré hier suite au paiement par le Syndicat des journalistes de la caution de 40 000 DT, exigée par la justice.Tunis (Tunisie)
De notre correspondant
Le journaliste est appelé à se présenter de nouveau devant la justice le 24 septembre pour être interrogé dans l'affaire soulevée par le procureur de la République, suite à son accusation par El Heni d'avoir déformé les faits dans une affaire antérieure. Et comme l'arrestation du journaliste a été marquée par plusieurs dépassements sur le fond et la forme, le ton est monté entre les professionnels des médias et le pouvoir exécutif.
Patrons et syndicats des médias accusent les autorités d'atteinte aux libertés et d'intimidation des journalistes et des organes médiatiques pour qu'ils n'osent plus parler des dossiers sensibles. Il s'agit essentiellement des dossiers des assassinats politiques (Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi) et de la question des organes parallèles au service d'Ennahdha au sein du ministère de l'Intérieur.
Lesquels dossiers ont été évoqués par les syndicats des forces de l'ordre et relayés par les médias. Le dernier en date concerne la correspondance du 14 juillet des services secrets américains (CIA) au ministère tunisien de l'Intérieur pour l'avertir quant à un éventuel attentat sur la personne de Mohamed Brahmi.
La question a provoqué beaucoup de remous dans la mesure où le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, n'a pas été informé de cette correspondance, alors que l'attentat a bien eu lieu une dizaine de jours plus tard. Une fois cette affaire divulguée au grand public, Ben Jeddou a ordonné, le 13 septembre, une enquête sur les raisons de l'absence de suivi de cette note par les services concernés.
Impasse politique
Une telle défaillance confirme les accusations des syndicats des forces de l'ordre qui ne cessent de parler de complaisance. «D'autres assassinats sont programmés contre des personnalités politiques, ainsi qu'un attentat dans une grande surface de Tunis», affirme Walid Zarrouk, secrétaire général du Syndicat des prisons, incarcéré depuis le 9 septembre, pour diffamation à l'encontre du procureur de la République, ainsi que d'autres affaires. Journalistes et syndicalistes accusent certains services du ministère de l'Intérieur de couvrir les agissements des djihadistes, tout en défendant l'intégrité du ministre. Du coup, il y a plein d'enjeux dans le paysage tunisien en ce moment.
La Tunisie vit une impasse politique. Son économie traverse une phase difficile, avec tous les clignotants au rouge. La situation sécuritaire laisse à désirer avec deux assassinats politiques, un guet-apens ayant coûté la vie à huit soldats, des maquis djihadistes' Rien de bon à l'actif des deux gouvernements d'Ennahdha qui se sont succédé en Tunisie depuis le 26 décembre 2011.
Et comme l'Assemblée nationale constituante (ANC) devrait incessamment adopter la nouvelle Constitution et l'échéancier électoral, le rôle des médias est d'une extrême importance. «Le parti Ennahdha cherche à mettre tous les atouts de son côté avant les prochaines élections et ne veut pas que les médias divulguent les dossiers encombrants pour les membres de son gouvernement», estime le journaliste Soufiane Ben Farhat, présent hier à la manifestation organisée par des journalistes, avocats et militants de la société civile pour la défense de la liberté d'expression. Il est clair que de multiples tiraillements accompagnent la difficile transition démocratique en Tunisie. La bataille des médias est l'un des axes importants.
La liberté d'expression existe aujourd'hui en Tunisie. Son institutionnalisation pose toutefois problème en raison des forces rétrogrades, au pouvoir, qui veulent asseoir leur mainmise sur le secteur des médias. La bataille pour la liberté d'expression bat son plein en Tunisie.


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