Algérie

Journalistes et engagement partisan, des relations incestueuses



Journalistes et engagement partisan, des relations incestueuses
Dans l'euphorie des dépôts de listes aux prochaines élections, des quotidiens nationaux d'information s'en sont donné à c'ur joie pour évoquer la présence de confrères dans certaines d'entre celles présentées par les nouveaux politiques qui considèrent avoir trouvé la belle astuce à même de donner du tonus à un attelage dans lequel, bien entendu, la tête de liste sera d'autorité le premier responsable de la formation, le transfuge d'un autre parti à la popularité encore intacte ou encore réalisme oblige' une puissance d'argent.Pour tout journaliste, quelle personne, quel personnage ou quelle personnalité représenterait une formation politique importe peu. L'essentiel étant évidemment pour le professionnel, indépendamment de sa sensibilité politique, de prendre les distances idoines qui lui permettraient de s'acquitter avec le maximum de neutralité d'une mission ponctuelle. Cela étant, pour l'anecdote, lors de la Troisième édition des Bobards 2012 (une parodie de remise de prix aux meilleurs bobards journalistiques) l'annonce a été faite de la création d'un Observatoire des journalistes et des médias et la première question qui a émergé est la suivante : «Les journalistes sont censés nous informer, mais qui nous informe sur les journalistes '». «En voilà une question qu'elle est bonne !», dirait un humoriste ringard. Sauf qu'elle mérite d'être posée parce qu'elle a celui (mérite) de fournir une certaine lisibilité à l'opinion en général et aux lecteurs, auditeurs, téléspectateurs en particulier au nom de leur droit de connaitre la nature des engagements personnels de ceux qui font l'opinion. Autrement dit, un juste retour des choses et plus particulièrement au nom du sacro-saint devoir de transparence dont les médias n'ont cessé de claironner la prévalence.Cela étant, la vie cachée des journalistes n'est plus nimbée d'opacité depuis ces dix dernières années et encore moins certainement depuis deux années seulement avec l'émergence fracassante des réseaux sociaux à travers lesquels la vie de tout un chacun peut être étalée publiquement avec une aisance qui demeure toutefois inquiétante en ce sens qu'elle flirte avec l'exponentiel risque de dérive. Seulement, tout le monde n'est pas sur les réseaux sociaux et parfois également, ce monde a ses raisons pour ne pas y aller.A l'étranger, les exemples de ces journalistes, hommes et/ou femmes qui, à un moment de leur vie, ont décidé de faire de la politique directement ou y ont des accointances parfois par obligation (époux, épouse), sont connus comme est connue également leur décision de se mettre en retrait définitivement ou provisoirement de la chose politique et parfois publique dés lors qu'ils ne disposent plus, par respect de l'éthique, d'une marge de man'uvre rassurante pour l'exercice de leur métier.A juste raison, chacun parmi les Algériens a besoin de savoir, voire d'être mis au courant des engagements d'un journaliste pour la simple raison qu'il s'agit d'une forme d'hygiène morale. Tout confrère peut se prévaloir du droit incontestable d'être chevillé à un parti, une association, une corporation, une organisation pour peu qu'il ait l'honnêteté morale et intellectuelle de l'afficher officiellement d'une part, et qu'il se garde ensuite du lourd conflit d'intérêt obligatoirement conséquent. Un point de convergence de l'intérêt personnel avec celui professionnel allègrement et dans la majorité des cas cyniquement galvaudé dans le pays.Donc, s'agissant des confrères engagés dans les prochaines élections législatives lesquelles ne constituent pas le premier essai et encore moins le dernier, l'honneur ne pourrait être sauf que s'ils ont la lumineuse idée, et surtout une conception de l'éthique, de se mettre en retrait de leurs charges professionnelles tout le temps que dureront ces élections, c'est-à-dire de l'ouverture de la campagne électorale à la proclamation des résultats pour la simple raison qu'il relève de la gageure de laisser croire, et quelle que soit l'ardeur qu'ils y mettraient, qu'ils témoigneront de leur total désengagement partisan et qu'en aucun cas leur conviction politique personnelle n'en arrive à «exsuder» dans la couverture médiatique des évènements. Mais ce v'u, inexorablement voué à demeurer pieux, le serait encore plus au nom subtil des libertés démocratiques prestement évoquées. Et cela est une autre histoire.
A. L.


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