Algérie

Journal d'une journée journalière Point Zéro : les autres articles



J'avais mal lu, le café était trop léger, la connexion internet hypoglycémique ou j'avais mal dormi, bien que comme je dormais, je ne pouvais pas savoir si j'avais mal dormi. Mais bref, le titre de l'article disait que «Selon Daho Ould Kablia, des reptiles pourraient adhérer à des partis politiques». J'ai regardé mon café noir comme s'il contenait des dossiers du DRS, puis je me suis froncé un sourcil et gratté le cheveu. J'ai tout d'abord pensé qu'à Alger, tout peut arriver, une invasion de reptiles, par exemple. Je me suis dit que le ministère de l'Intérieur, très fort pour dévier les déviances et banaliser le malheur, avait tout simplement décidé d'intégrer des serpents et des lézards dans le système politique pour rassurer la population et, bien sûr, pour vider les reptiles de toute hostilité capable de déstabiliser le régime.
Un parti de reptiles, voilà une bonne idée, originale et qui ouvre la voie à de nouvelles possibilités, des manifestations à plat ventre ou des marches en rampant. Ensuite, quand j'ai relu, après un quatrième café, j'ai compris mon erreur. En fait, le titre disait que «Des repentis pourraient adhérer à des partis politiques». Ça changeait tout. Ou pas. Des repentis, pas des reptiles. Je me suis vaguement demandé quel était le rapport entre les deux, outre leur proximité orthographique. Non, un reptile ne se rend pas. Parce qu'il n'a rien fait de mal, c'est un reptile et si les gens, surtout les femmes, en ont peur, c'est la faute des gens. Et des femmes.
Pas des reptiles. A l'inverse, un repenti peut louvoyer, serpenter, effrayer et se glisser dans les draps propres. Puis je me suis attardé sur la zoologie au pouvoir : reptiles, requins, loups et chien-loups, dobermans, crocodiles et dinosaures. Je suis convaincu que quand les humains dirigeront le pays, tout ira mieux. Et Ould Kablia pourra ouvrir un zoo, un vrai, pour agrémenter sa retraite.


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