Algérie

Journal d'un médecin : Quelle scolarité pour les enfants malades '



Un enfant malade est avant tout un enfant qui a besoin de rire, de jouer, de travailler, de partager avec les autres. C'est aussi un enfant qui s'interroge sur ce qui lui arrive et qui a besoin de faire face à  tous les bouleversements que la maladie et les soins vont faire subir à  sa vie. Chaque année des milliers d'enfants et d'adolescents sont contraints de quitter leurs écoles ou leurs établissements scolaires à  la suite d'un accident ou d'une maladie qui les empêche de mener une scolarité normale, et ce pour une durée plus ou moins longue. Une assistance pédagogique sur le lieu de l'hospitalisation doit  exister !  Et pourtant, durant toute la durée du séjour en milieu médicalisé, ils sont totalement déconnectés de la vie scolaire. Malgré l'existence d'une convention entérinée en 1998 entre les départements de la Santé et de l'Éducation, les services de pédiatrie attendent toujours l'arrivée effective des enseignants. Il n'est pas rare mais fréquent que des enfants souffrants d'affections chroniques tel que le cancer, ratent leur année scolaire car ils ont été hospitalisés. Les pédiatres réclament l'envoi d'enseignants à  l'hôpital depuis des années en vain. De temps en temps, certains enseignants font du bénévolat et se déplace pour donner quelques cours. Certaines associations également le font. Mais ce qui serait nécessaire c'est de créer des classes dans les services de pédiatrie et de chirurgie infantile. L'école a une fonction d'aide, celle de faire le point régulièrement sur la scolarité entre les cures, réajuster les modalités d'apprentissage, en faisant en sorte que jamais le projet scolaire ne soit abandonné, aider l'enfant à  gagner le double pari de guérir et réussir. Des objectifs de cet enseignement doivent àªtre pris en considération : éviter un redoublement et une déscolarisation ;  favoriser une réinsertion, même épisodique à  tout moment et permettre une réinsertion rapide en fin de traitement, c'est-à-dire éviter le sentiment d'exclusion sociale lié à  toute maladie ; àªtre sans cesse tourné vers des projets donc vers l'avenir ; garder des exigences rassurantes pour l'enfant ; continuer à  apprendre, c'est continuer à  grandir. Chaque enfant a le droit d'être soutenu jusqu'au bout. Donc c'est un problème à  prendre au sérieux et des solutions immédiates doivent àªtre proposées pour éviter à  ses enfants la douleur de la maladie à  laquelle s'ajoute un autre problème celui de l'enseignement !  Des enseignants, de français et d'arabe, doivent àªtre mis à  la disposition de ces enfants, notamment ceux hospitalisés au service de pédiatrie. Une opération qui vise à  atténuer le risque de déperdition scolaire dû essentiellement à  leurs absences prolongées de l'école. Au-delà de son aspect pédagogique, ce programme permettrait à  ces bambins, en occupant leur esprit, de s'évader quelque peu d'un quotidien imposé et en rupture avec leur vie quotidienne, ce qui est valable aussi pour leurs parents, garde-malades pour la plupart, qui n'auront plus à  se soucier, en plus de la maladie de leurs enfants, de leur scolarité et de pouvoir respirer. Il est vrai que dans pareils cas, outre une prise en charge médicale adéquate, l'enfant et sa famille attendent beaucoup de l'environnement le plus immédiat pour surmonter l'épreuve. Une telle initiative va justement dans ce sens.


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