Algérie

Journal d'un médecin : Pourquoi tant de réticence vis-à-vis du don d'organes '



Le nombre de cas de greffes rénales effectuées à  partir de cadavres est insignifiant. Les malades crient leur détresse. En attendant une greffe à  partir d'un donneur vivant qui n'est pas une chose toujours possible vue le manque de donneur, des malades souffrent le calvaire, ne supportant pas la dépendance à  la dialyse sans laquelle ils ne survivraient pas. Des  jeunes et des adolescents perdent la joie de vivre, des femmes se mettent en marge de la société et des hommes se sentent amoindris par leur incapacité d'assumer la responsabilité de leur vie et de leur foyer. Ainsi, l'insuffisance rénale chronique n'entraîne pas seulement des handicaps physiques mais aussi psychologiques et économiques qui se répercutent, sur la personne elle-même, la famille et toute la société. L'argument religieux qui était toujours mis en exergue n'est plus valable pour constituer un obstacle à  un don d'organes, les mentalités restent en profonde dissonance avec cette évolution. On n'est pas enclin à  faire don de son corps pour sauver des vies. Depuis des années que les services du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière organisent des campagnes de sensibilisation sur la nécessité d'encourager la transplantation rénale à  partir de cadavres, aidés en cela par des associations de malades et des représentants des collectivités locales, les résultats sur le terrain sont insignifiants, pour ne pas dire nuls. Et ce, malgré l'importance des moyens humains et matériels, dans différents établissements de santé à  travers le pays et le soutien formel des autorités religieuses qui assurent qu'elles ne voient absolument pas d'inconvénient à  ce que ce genre de choses se produise du moment que cela permet de sauver une vie humaine. Les blocages sont surtout psychiques. Ils ne sont ni d'ordre politique ni  juridique, encore moins religieux. Il faut travailler à  convaincre les gens sur ce point. 


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