Journal d'un médecin : Le praticien face aux malades illettrés

Le taux d'illettrisme chez les adultes étant élevé, cela ne devra pas étonner que les médecins soient confrontés régulièrement à  ce genre de patients. Vous devez vous demander ce qu'ils ont de particulier. Plusieurs points sont à  évoquer. Le praticien ne peut pas se comporter de la même manière avec un patient d'un certain niveau intellectuel qu'avec un illettré. Il doit savoir choisir ses mots pour pouvoir lui expliquer sa maladie ou les modalités de prise de médicaments. Il doit réussir à  lui ôter les idées reçues. C'est d'autant plus dur lorsqu'il s'agit de maladie chronique où l'éducation du patient constitue un pilier de l'arsenal thérapeutique comme c'est le cas du diabète, de l'asthme, de l'hypertension artérielle… Cela nécessite plus de patience et d'implication de la part de l'équipe soignante. Si on croit qu'une personne intellectuelle peut accepter l'annonce d'une maladie chronique, les médecins n'essayent  même pas de le faire lorsque le malade est analphabète. Ils estiment que ces patients ne sont pas capables d'assumer de tels propos et préfèrent les laisser encore une fois dans l'ignorance. Il y a des malades hospitalisés qui restent longtemps dans les services sans connaître leur maladie et les raisons des examens complémentaires comme les radiographies, les bilans sanguins… Le niveau intellectuel est important.'D'ailleurs le médecin le recherche  systématiquement par l'interrogatoire non pas pour isoler ces malades et les enfoncer davantage dans l'ignorance mais plutôt pour essayer de trouver un moyen de communication adapté. Tout comme pour l'enfant, l'honnêteté intellectuelle s'impose, il est nécessaire d'abord d'évaluer les choses puis par la suite trouver les mots qu'il faut pour chaque patient.