Algérie

Journal d'un médecin : La maltraitance des femmes, un sujet tabou



Il ne passe pas un  jour au pavillon des urgences où on ne voit pas de femmes maltraitées. La maltraitance des femmes, est en même temps un fléau répandu mais aussi un sujet tabou. En 2010 et dans la capitale les femmes sont brutalisées. Dans plus de la moitié des cas la maltraitance porte sur les violences conjugales. Ce sont souvent des coups. Parfois, il s'agit d'humiliations, de menaces et de privations, y compris de nourriture. Dans certains cas, les auteurs des sévices sont les parents, les frères ou la belle-famille. Selon des informations recueillies auprès de l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger, on peut estimer à  environ 9000 le nombre de femmes battues qui se rendent chaque année à  l'hôpital pour faire soigner leurs blessures. Vous imaginez un peu l'ampleur de ce problème ' Elles viennent généralement pour recevoir des soins. Et quand on leur demande si elles veulent un certificat descriptif des lésions afin de déposer une plainte auprès des autorités, elles hésitent ou parfois refusent catégoriquement l'idée ! Ce qu'elles ne savent pas c'est que personne n'a pas  le droit de les brutaliser de la sorte, ni les parents ni le conjoint. Le statut inférieur auquel sont contraintes bien des femmes les rend vulnérables à  la violence. Elles ont peur des conséquences, c'est pour cela qu'elles refusent ce droit. Les médecins discutent avec elles, leurs prodiguent les soins nécessaires et leurs expliquent la procédure. Car la femme qui passe au pavillon des urgences, obtient un certificat provisoire qu'elle doit présenter au médecin légiste. Ce denier lui donne le certificat définitif qu'elle présentera au commissariat. Le plus souvent, on n'est pas étonné de voir plusieurs certificats du genre chez les femmes car les bourrus sont généralement des récidivistes. Dans certaines situations, elles mentent et disent qu'elles sont tombées ou vous inventent des histoires, mais il suffit d'être attentif à  ce cri de l'âme pour comprendre ce qu'il en est. La prise en charge de ces femmes a longtemps été considérée comme un problème social et judiciaire, le rôle des médecins se limitant à  la rédaction de certificats médicaux et aux soins d'urgence. C'est faut parce que  le médecin est la première personne qui peut écouter et comprendre cette victime à  condition d'améliorer son information et sa formation et de faciliter les conditions d'une prise en charge rapide et adaptée des victimes, d'assurer un accompagnement et un suivi des conséquences de ces maltraitances.


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