Algérie

Journal d'un médecin : «Je m'apprête à accoucher mais personne ne m'a rien expliqué»


Vous avez sans doute fait un tour dans les services de gynécologie obstétrique de la capitale. Un nombre considérable de parturientes arrive en grand nombre quotidiennement dans ces services. Au point où parfois deux malades partagent un même lit. Mais venons en au fait, je vous raconte un peu comment ça se passe. La future maman arrive au pavillon des urgences obstétricales dès le début des contractions annonçant l'approche de l'accouchement, une sage femme ou une gynécologue l'examine et décide de l'hospitaliser. Elle est installée dans une salle qu'on appelle salle de travail, bien sûr elle n'y sera pas seule, plusieurs femmes dans la même situation sont présentes sur les lieux. Certaines crient de douleurs, d'autres plus courageuses ou ayant peu de contractions (cela existe) prodiguent des conseils surtout si elles sont multipares… cela peut durer des heures, voire même jusqu'à un à  deux jours. Durant tout ce temps là, malheureusemnt aucun professionnel de santé ne leurs expliquent comment ça va se passer ne serait ce que pour les rassurer. Les sages femmes ou les gynécologues les appellent à  tour de rôle pour faire le point sur leur état. Ce qui est marquant aussi c'est ces vieilles soit c'est les mamans des patientes ou belle mamans qui rentrent de temps en temps soient pour discuter avec elles ou leur apporter des tisanes destinées à  accélérer l'accouchement. Les primipares c'est-à-dire celle qui accouche pour la première fois sont les plus lésées, elles apprennent les leçons sur la table d'accouchement. En un temps, les contractions très douloureuses, la peur de l'inconnu et les cris de la sage femme «fais ceci, fais cela», et d'ajouter «respires, arrêtes de respirer et pousses» et elle ajoute même des expressions comme «ce n'est pas comme ça, tu veux tuer ton enfant !» ou «si tu continues comme ça tu accoucheras d'un enfant mort». Une dure épreuve pour la future maman qui jusqu'à ce jour ne savait rien de ce qu'est donner la vie. Tant que vous àªtes dans ce service la mésaventure continue. L'enfant vient au monde, on le prend dans une autre salle ou des soins lui sont prodigués en attendant de faire l'extraction du placenta chez la patiente. Tout est maintenant fini, la maman et son nouveau né sont transférés dans le service post accouchement et là encore la jeune maman est livrée à  elle-même. Personne ne lui explique la manière de le prendre, comment le nourrir au sein… alors que la première tétée dans l'heure qui suit l'accouchement est vital pour le nouveau né. Si vous àªtes avec une femme ayant déjà allaité vous avez de la chance sinon vous désespérer et passer au biberon. Et Dieu seul sait que  ce n'est pas la meilleure chose qui puisse arriver à  votre enfant. La question à  poser maintenant est «A qui la faute '» Est au nombre élevé de parturientes, au manque de personnel ou tout simplement l'absence de cette culture. 
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