Algérie

Jour J pour un accord



Jour J pour un accord
A un moment, il faut savoir dire oui ou non», lançait hier un diplomate participant à ce qui devait être l'ultime négociation sur le nucléaire iranien.Comme pour dire que de nouvelles questions apparaissent quand on croit que c'est fini. Une sorte de défi qu'il a donc lancé pour boucler aujourd'hui, comme prévu, dix années de négociations.C'est énorme comme période, mais, dit-on, si tout cela permet de préserver la paix, pourquoi pas ' Et encore, si un accord se dégage aujourd'hui, et rien ne permet d'affirmer le contraire, il ne s'agira que d'une entente pour pouvoir ensuite entamer la rédaction du texte final comprenant à la fois l'aspect politique et les détails techniques et juridiques d'un accord d'ici fin juin.Et hier, à Lausanne, c'étaient alors les ultimes points de négociations, y compris entre alliés, ou encore ceux que l'on désigne sous le nom de 5+1 (Etats-Unis, Russie, France, Chine, Grande-Bretagne et Allemagne) qui avaient quant à eux besoin de lever certaines équivoques, à supposer bien entendu que ces dernières ne l'aient pas été durant tout ce marathon diplomatique. C'est la première fois depuis une précédente session de négociations en novembre dernier à Vienne que les ministres se retrouvent tous ensemble.Après un an et demi de négociations acharnées à Genève, Vienne, New York, Lausanne, les négociateurs sont déterminés à conclure aujourd'hui un premier compromis fondamental pour poursuivre les négociations jusqu'à un accord final d'ici le 30 juin. Objectif : s'assurer que l'Iran ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique en contrôlant étroitement son programme nucléaire, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étranglent son économie depuis des années.C'est là où apparaît tout l'enjeu de cette négociation menée en dehors du cadre de l'ONU, ce qui n'est pas nouveau, que sont soulevées d'autres questions comme l'arsenal nucléaire israélien, celui-là bien réel, et jamais soumis à la moindre discussion et à tout contrôle, et le deux poids, deux mesures en ce qui concerne le fameux TNP (Traité de non-prolifération nucléaire) justement qualifié de discriminatoire. Bien que liées, ce sont, dira-t-on encore, d'autres questions.Par ailleurs, ne manque-t-on pas de se demander pourquoi maintenant et pas avant, alors que le programme nucléaire iranien a été lancé bien avant la révolution islamique en 1979, et avec l'aide de puissances occidentales. Le programme en question a débuté en 1957, donc en pleine guerre froide, ralenti suite à la dénonciation de nombreux accords avec des pays occidentaux, et relancé dans les années 1980.C'est en effet en 2003 que commence ce marathon. Les protestations de bonne foi de certains dirigeants iraniens suffisent d'autant moins que dans le même temps, les «durs» du régime, autour de l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad, entretiennent le doute. Pendant dix ans, les Iraniens et les représentants des P5+1 ont avancé de manière laborieuse. Les sanctions économiques décidées par le Conseil de sécurité, complétées par des sanctions unilatérales des Etats-Unis et de certains Etats occidentaux, ont changé la donne politique en Iran qui a besoin d'une levée, en tout cas d'un assouplissement, des sanctions pour relancer son économie.Celles-ci sont en vigueur depuis 2006, et l'Iran voudrait les voir levées en bloc et tout de suite après la conclusion d'un accord. L'élection de Hassan Rohani est considérée comme l'expression d'une volonté de changement. Hassan Rohani a toutefois répété que l'Iran n'abandonnerait pas son droit à une industrie nucléaire.L'accord qui pourrait intervenir aujourd'hui n'évacue pas cependant certaines questions que l'on dit liées au contexte régional, ce qui expliquerait certaines réactions, mais cela tient davantage à la géopolitique locale qui pourrait être bousculée. De telles craintes sont-elles fondées ' Il y a encore beaucoup de travail.




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