Algérie

Jour de vérité pour les syndicats autonomes



C'estle jour de vérité pour les syndicats autonomes qui ont pris la responsabilitéde conjuguer leur action pour en faire une journée morte dans la fonctionpublique en guise de protestation contre la dégradation du pouvoir d'achat, derefus de la nouvelle grille des salaires des fonctionnaires concoctée par lespouvoirs publics et de démonstration de la représentativité syndicale que lesautorités leur dénient.L'organisationde cette journée de protestation est déjà en soi une première, dans le sens oùelle a été décidée par une coordination regroupant douze syndicats autonomes,agissant jusque-là en ordre dispersé et parfois en rivalité interdisantl'action unitaire. Il s'agit maintenant de voir si leur convergence va leurdonner la force nécessaire de «paralyser» aujourd'hui le pays pour faireentendre leurs revendications.Lecontexte est en principe favorable à une démonstration de force de la part deces syndicats réunis dans la protestation. Les fonctionnaires, à l'instar desautres salariés, n'ont en effet jamais manifesté autant d'inquiétudes quemaintenant sur leurs conditions de vie en régression constante et forte. Unesituation qui leur fait considérer comme totalement décalées et inacceptablesen l'état les augmentations de salaires consenties en leur faveur par l'Etat.Ces fonctionnaires devraient en toute logique répondre massivement à l'appeldes syndicats qui ont décidé de cette journée de protestation sociale. Le faitd'agir ensemble renforce évidemment la capacité de mobilisation de cessyndicats. Les pouvoirs publics affichent en apparence de l'indifférence à la«protesta» animée par les syndicats autonomes, mais il ne fait aucun doutequ'ils en scruteront attentivement le déroulement et l'ampleur de lamobilisation qu'elle suscitera. Si la journée de protestation se conclut parune franc succès pour les syndicats organisateurs, il sera difficile à cespouvoirs publics de continuer dans leur politique de refus de les considérer entant que partenaires sociaux représentatifs, au même titre que la centraleUGTA, bénéficiaire exclusive présentement de ce statut.L'unitédes syndicats autonomes a toutefois eut son «couac» avec le «cavalier seul»décidé par le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignementsecondaire et technique (CNAPEST), qui a organisé sa propre grève les 12 et 13janvier.Ladéfection de ce syndicat, fortement ancré dans les établissements scolaires ducentre du pays, pourrait amoindrir le taux de participation de grévistesescompté par la coordination dans le secteur de l'éducation nationale,locomotive traditionnelle de la protestation sociale dans la fonction publique.La veille de cette journée de grève, Belkhadem a déclaré que son «gouvernementest attaché au dialogue avec ses partenaires sociaux en vue d'améliorer leniveau de vie des citoyens». Une profession de foi que le chef du gouvernementdevrait traduire dans les faits après la journée de protestation d'aujourd'hui,mais en ne se trompant plus sur l'identité des véritables partenaires sociauxde l'Etat.


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