Jour de fête à Diar El Baraka

Les habitants du quartier Diar El Baraka de Baraki ont emménagé dans leurs nouveaux appartements dans la cité des 1.078 logements de Bentalha.Sur place, les citoyens de ce quartier, constitué d'habitations précaires, étaient enthousiastes. Avoir sa propre demeure est un « rêve » qui se réalise. Devant le seuil de ce qui est désormais leur ex-habitation, les femmes observent les déménageurs mobilisés à l'occasion. Certaines ont même eu le réflexe de préparer des galettes traditionnelles qu'elles distribuaient aux passants en guise de « baraka » pour ce jour « béni ». Les plus âgées s'impatientent. « A quand notre tour ' On attend depuis l'aube », s'interrogent-elles. Quant aux jeunes hommes, ils se sont montrés solidaires en aidant au démontage des meubles et à leur embarquement dans les camions. Devant le bureau du chef de zone, des centaines de personnes se sont agglutinées pour récupérer leurs bons de route. Trop de mondeb selon Merouane. « C'est mal organisé. Les responsables auraient pu mobiliser plusieurs bureaux pour la récupération des bons de route et éviter aux familles ces longues attentes », a-t-il ajouté. Pour Ali, qu'importe l'heure de départ, l'essentiel est de passer la nuit chez lui sous un toit et des murs « qui sentent le neuf ». « J'attendrai aussi longtemps qu'il le faut, l'essentiel est de franchir le seuil de ma nouvelle maison avec ma petite famille », a-t-il précisé sur un ton jovial. Mais ce sentiment n'est pas partagé par tout le monde. Comme c'est le cas d'El Hadja Aïcha Saïdi. Deux de ses garçons ont eu un logement chacun, sauf « elle ». Âgée de 89 ans, elle a déposé un dossier pour bénéficier d'un logement qu'elle comptait léguer à son troisième fils. Mais elle a appris qu'elle a été déclarée décédée au niveau de l'APC. « C'est frustrant », lance-t-elle. Dans un autre foyer à Diar El Baraka, une famille a bénéficié de trois logements, deux pour les aînés, mariés, et un autre devant abriter le père, la mère et leurs trois filles. Seul inconvénient : la belle-s?ur, veuve, figurait dans l'arrêté alors qu'elle était repartie vivre chez ses parents. « Ma belle-fille n'a pas eu d'enfant avec mon défunt fils », note le père. « Comment se fait-il qu'on lui a octroyé le même logement que nous ' », s'est-il interrogé. Malgré certaines anomalies, les voies de recours restent ouvertes pour ceux qui se sentent lésés. Il est 11h30 lorsque les camions ont démarré vers le nouveau quartier situé à quelques mètres seulement de l'ancien. A l'entrée de la nouvelle cité, peinte tout en blanc, agrémentée d'espaces verts, des youyous ont rompu le calme. Aussitôt arrivés, quelques enfants ont comencé à courir, profitant des espaces. Quant aux chefs de famille, ils se sont rendus au bureau de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI). Rachid, un père de famille, a aussitôt remis le bon de route pour récupérer les clefs de sa demeure. Il a été orienté par les agents vers l'immeuble, le palier, l'étage et le numéro de sa porte d'entrée. Il était aux anges. « Je suis ému », résume-t-il. Selon Sofiane Maache, membre de la commission chargée du relogement et de la manutention à ExtraNet, ce sont des F3 construits sur 5 nétages. « Sur place, les familles qui arrivent sont de suite prises en charge, orientées et aidées par nos agents pour le déménagement », indique-t-il. Selon Mourad, chef de secteur à l'entreprise Hurbal et préposé au déménagement, le quartier de Diar El Baraka a été loti en huit sites, à raison de 400 camions pour 4 sites et un personnel de 95 agents par site. « Nous somme mobilisés depuis 5 heures du matin et nous assurons le déménagement de toutes les familles jusqu'à la fin, même si cela doit durer jusqu'au lendemain », assure-t-il.