Algérie

Joueurs et légendes du football algérien : Mustapha Dahleb : le Prince du Parc



Mustapha Dahleb demeure le joueur algérien le plus aimé et apprécié par ses compatriotes. Plus de 30 ans après sa fin de carrière internationale, il demeure une icône pour tous les admirateurs et supporters algériens du joueur et de la sélection nationale. «Moumous» a traversé sa carrière de footballeur en véritable gentleman qu'il est toujours resté après avoir raccroché les crampons.L'enfant né le 8 février 1952 à Béjaïa a fait ses premières classes de footballeur dans les Ardennes (France), où ses parents s'étaient installés. Il était doué. Un journaliste français qui couvrait les matchs de Sedan où Mustapha Dahleb avait fait ses débuts en équipe seniors à l'âge de 17 ans, écrivait : «Le jeune Dahleb respire la classe malgré son très jeune âge. A sa naissance, des fées se sont penchées sur son berceau et ont déposé un ballon de football à ses pieds.»
L'entraîneur ardennais, Luis Dugauguez, un des meilleurs coachs français de l'époque, l'a pris sous sa coupe et lui a fait confiance. Son étoile a rapidement brillé au firmament du football français. Il effectue son baptême du feu en professionnel en 1969 contre Angers alors qu'il avait tout juste 17 ans. Cela n'a pas échappé aux dirigeants du Paris Saint-Germain-en-Laye (PSG) qui sont allés le chercher dans les Ardennes pour un transfert record de plus d'un million de francs anciens.
C'était le plus cher transfert. En 10 ans (1974-1984), Mustapha Dahleb a tout connu sous les couleurs de Paris avec qui il a gagné deux coupes de France (1982-1983), le titre de meilleur joueur étranger en France (1977) et a marqué 98 buts avec le PSG, dont il a été le capitaine d'équipe de 1976 à 1978.
Ses brillantes performances avec Paris attirent les convoitises des plus grands clubs européens. Les dirigeants parisiens donnent une fin de non-recevoir à toutes les sollicitations.
En 1971, Mustapha Dahleb met sa carrière entre parenthèses pour effectuer son service national en Algérie. Il signe au CR Belouizdad où il reste 2 ans, le temps d'accomplir ses obligations vis-à-vis du service national. Il se souvient de cette époque : «Personne ne savait que j'étais à Alger pour faire le service national. De l'aéroport, j'ai pris un taxi et je suis allé rejoindre la caserne. Avant de venir, je savais où j'allais signer.
Pour moi, le CRB était le meilleur club algérien, une équipe constellée d'étoiles. Je ne pouvais trouver mieux. J'ai passé deux merveilleuses années dans ce club avec de grands joueurs (Lalmas, Kalem, Selmi?) aux côtés de qui j'ai beaucoup appris.» Sa carrière algérienne était lancée. Dès ses premières apparitions sous les couleurs du CRB, les Algériens tombent sous le charme. C'est tout naturellement qu'il rejoint les rangs des sélections (militaire et A) sous la férule de Rachid Mekhloufi, sous la direction duquel il entérine sa première sélection le 24 novembre 1971 contre la Libye (0-0). Il marque un doublé face à El Nedjmah (Liban) à Beyrouh (victoire des Verts 3-1).
L'année suivante, il honore 8 sélections. En 1973, il est appelé 3 fois en sélection. A la fin du service national, il quitte le CRB et rejoint le championnat de France. Son passage au CRB, il le résume ainsi : «Le seul regret que j'ai par rapport à cette aventure sous les couleurs du Chabab est d'être arrivé à la fin d'un cycle.» Sur le regretté Ahcène Lalmas, il dit : «A quel poste tu veux jouer ' Sur le terrain donne cours à ton inspiration. Respect».
Mustapha Dahleb a goûté à la joie d'une première sélection officielle le 2 mars 1972 à Alger contre la Guinée pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 1974. Les Verts se sont imposés 1-0 à l'aller avant de subir une lourde défaite (1-5) au retour à Conakry.
En 1973, il retourne à Sedan où il marque 17 buts. Paris le recrute pour 1,35 million de francs anciens (montant record à l'époque en France). Il reviendra en équipe nationale en 1981-1982 pour disputer les éliminatoires de la CAN-1982 (Libye) et de la Coupe du monde 1982. En Espagne, il réalise une grande Coupe du monde avec les Verts. Avant 1982, les joueurs professionnels étaient soumis à l'autorisation de leur club pour rejoindre la sélection. Mustapha Dahleb a vécu cette période. En février 1977, l'équipe nationale devait jouer contre la Tunisie (match retour qualificatif à la Coupe du monde Argentine 1978). La Fédération a sollicité le PSG pour qu'il libère Mustapha Dahleb pour ce match capital.
L'ancien coach de la Tunisie raconte la suite, lors d'un voyage Milan-Accra en janvier 2008 : «Le match Algérie-Tunisie était programmé le lundi 28 février 1977, c'est-à-dire le lendemain de la rencontre Paris-Lens. Nos dirigeants ont fait des pieds et des mains pour que la direction parisienne n'autorise pas Dahleb à venir à Alger pour jouer le match 24 heures après celui qu'il allait livrer la veille.
Malgré toutes les pressions exercées sur lui par l'entourage du club parisien, Mustapha Dahleb a dit ??je joue (dimanche) contre Lens et le lendemain (lundi) je serai sur le terrain au milieu de mes coéquipiers pour affronter la Tunisie.'' Daniel Hechter (président du PSG) et Luc Borelli (dirigeant) se sont inclinés et Mustapha Dahleb a pris part au match. Je salue son engagement envers son pays.»
Après sa retraite, suite à une courte pige à Nice, le Prince du Parc a pris ses distances avec la compétition officielle, cependant il a gardé le contact avec le football qu'il suit de loin mais avec toujours la même passion.
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