Algérie

Joséphine Zambo : C'est la fin d'une coupure


Joséphine Zambo, directrice de la troupe nationale d'arts dramatiques Daniel Sorano du Sénégal, évoque la première participation de ce théâtre au Festival culturel panafricain de 1969 à Alger. Al'époque, le théâtre Sorano a décroché le premier prix pour la pièce tragique L'Exil d'Albouri du Sénégalais Cheik Aliou Ndao. « Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Et nous remercions le ciel que nous soyons encore là. C'est un grand plaisir de retrouver Alger quarante ans après », nous dit-elle avant la présentation de Une saison au Congo, célèbre pièce de Aimé Césaire, au TNA. « Dans le monde entier, un hommage est rendu à Aimé Césaire.D'où le choix de la pièce », a-t-elle précisé. Une saison au Congo raconte les événements tragiques qui avaient suivi l'indépendance du Congo belge, devenu Zaïre, puis République démocratique du Congo, à la fin des années 1950. Aimé Césaire avait été profondément blessé par la fin terrible de Patrice Lumumba, Premier ministre du Congo libre. « Nous voulons bien venir en Algérie en dehors des grandes occasions. Mais, nous n'avons pas beaucoup d'informations sur les festivités qu'il y a en Algérie. C'est la fin d'une coupure. Aujourd'hui, nous sommes pressés de revenir en Algérie pour présenter des pièces », a soutenu Joséphine Zambo, qui est également actrice. Elle regrette « l'infiltration » du théâtre africain par des non-professionnels qui ont tendance à prendre beaucoup de places. « Il faut savoir faire la différence entre les professionnels et les autres.Cela dit, l'art est universel, il appartient à tout le monde. Au Sénégal, le théâtre Daniel Sorano est une institution. C'est le seul théâtre national du pays. Il y a, à côté, énormément de troupes privées. Les jeunes apprennent beaucoup », a-t-elle ajouté. Ces derniers temps, le théâtre Sorano, qui est soutenu financièrement par l'Etat, a ouvert ses portes aux jeunes, à peine sortis de l'Ecole nationale des arts. « Des jeunes qui sont sur une bonne voie. La relève est assurée », a appuyé Joséphine Zambo. Selon elle, il n'existe aucun complexe par rapport à l'utilisation de la langue sur scène : wolof, bambara, français... Au Sénégal, Joséphine Zambo, qui a côtoyé Fanta Seck et Myriam Makeba, est citée en exemple pour son professionnalisme et son immense talent de comédienne et d'actrice. Figure connue de la télévision, elle s'est illustrée aussi dans le film de Moussa Touré TGV, où elle avait joué aux côtés de Omar Seck, Bernard Giraudeau et Makéna Diop.Pour rappel, le théâtre national Daniel Sorano (TNDS) porte le nom d'un comédien franco-sénégalais. En 1965, l'homme de lettres et président Léopold Sédar Senghor avait inauguré cette scène dakaroise qui, au fil du temps, a pris de l'ampleur. TNDS est composé de trois ensembles, la plus ancienne est l'ensemble national de ballet La Lingère, issu de l'ancien ballet africain de la Fédération du Mali. L'ensemble national dramatique a été créé en 1966 à l'occasion du 1er Festival mondial des arts nègres de Dakar. L'ensemble lyrique traditionnel est la troisième composante du TNDS, où l'on joue le kora du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée et du Mali, les balafons malinké et balante, les flûtes peul, le bolong, la corne et autres percussions. Plusieurs stars de la chanson sénégalaise sont passées par cet ensemble comme Soda Fall ou Marie Ngoné Ndioné.
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