Algérie

John Kerry voulait jouer le médiateur entre les islamistes et l'opposition L'Egypte au bord d'un nouvel embrasement



John Kerry voulait jouer le médiateur entre les islamistes et l'opposition L'Egypte au bord d'un nouvel embrasement
Tandis que la visite du secrétaire d'Etat américain était fort attendue de la part du président Frère musulman, Mohamed Morsi, qui a besoin du soutien de Washington en cette période où son pouvoir est largement contesté, l'opposition lui a contesté le rôle de médiateur dont l'a chargé Obama.
Des manifestants anti-Morsi ont mis le feu à un commissariat à Port Saïd samedi, alors que le secrétaire d'Etat américain John Kerry arrivait au Caire pour discuter de la transition dans l'Egypte pays en proie à une grave crise politique. Port Saïd, qui a repris les symboles de la place cairote Tahrir, observe un mouvement de désobéissance civile pour la troisième semaine consécutive. Des violences similaires ont eu lieu dans le delta du Nil dans le nord, où une personne a été tuée et des dizaines d'autres blessées dans des accrochages nocturnes entre policiers et manifestants à Mansoura, la dernière en date des provinces du pays à lancer une campagne de désobéissance civile, après celles de Port Saïd, Ismaïliya et Suez. Selon des médias locaux de cette ville, le manifestant est mort après s'être fait écraser par une fourgonnette de la police. A Port Saïd, les violences policières préméditées ont fait deux blessés graves parmi les manifestants hostiles aux islamistes de la confrérie des Frères musulmans. Les violences depuis le début janvier ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés dans le pays en proie à une grave crise politique et théâtre depuis des mois de manifestations hostiles au président islamiste Mohamed Morsi, accusé d'accaparer le pouvoir et d'avoir échoué à régler les problèmes sociaux et économiques. John Kerry devait rencontrer le président Morsi, le chef de la diplomatie Mohamed Kamel Amr et des représentants de partis politiques et de la société civile. Lors d'une conversation téléphonique cette semaine, le président américain Barack Obama a affirmé à Mohamed Morsi qu'il était 'responsable de la protection des principes démocratiques" en l'encourageant ainsi que 'tous les groupes politiques à 'uvrer pour le consensus et à faire progresser la transition". La tension ne retombe pas en Egypte où ont eu lieu de nouvelles manifestations anti-gouvernementales, au moment où John Kerry, le nouveau secrétaire d'Etat d'Obama, joue aux médiateurs pour pousser à un consensus entre pouvoir et opposition égyptiens. Il s'est rendu au Caire pour 'établir des contacts avec le gouvernement, l'armée et les personnes impliquées dans la nouvelle Egypte : les dirigeants politiques, les chefs d'ONG, les hommes d'affaires", selon un responsable du département d'Etat. Mais son calcul est tombé à l'eau : les opposants ont refusé de le rencontrer. Deux dirigeants du FSN (Front du salut national) qui chapeaute l'opposition, Hamdeen Sabahi et Mohamed El-Baradei, avaient averti jeudi John Kerry qu'ile ne le recevront pas et que Washington se trompe en ne faisant pression que sur l'opposition pour la convaincre de revenir sur sa décision de boycotter les élections législatives prévues à partir du 22 avril. L'envoyé d'Obama devait se contenter de la rencontre avec Amr Moussa, lui aussi un dirigeant du FSN, mais assez peu crédible étant le produit type du système qui avait dirigé l'Egypte de Nasser à Moubarak. Amr Moussa a été longtemps ministre de Moubarak avant de trôner durant plus d'une décennie sur la Ligue arabe, le syndicat des régimes arabes. John Kerry voulait expliquer à l'opposition que 'la seule manière de se faire entendre, c'est de participer aux élections" ! Le FSN accuse les Frères musulmans, dont est issu Mohamed Morsi, de vouloir dominer les institutions de l'Etat, exige un gouvernement de salut national et explique le boycott du scrutin par l'absence de garanties sur sa transparence. L'opposition organise des manifestations de masse contre Mohamed Morsi depuis novembre 2012 pour dénoncer les pouvoirs exceptionnels qu'il s'était arrogé ' auxquels il a finalement renoncé ' et contester une Constitution rédigée par une commission dominée par les islamistes qui a été adoptée. En janvier, les manifestations marquant le 2e anniversaire de la révolution se sont transformées en protestations anti-Morsi et ont dégénéré pendant plusieurs jours en heurts qui ont fait une soixantaine de morts.
D. B


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