Depuis sa première participation aux jeux paralympiques, en 1992, le handisport algérien a glané, jusqu'ici, 73 médailles dont 23 en or. Globalement, en moyenne, plus de 10 médailles par participation (jusqu'ici 7 participations) dont, à chaque fois, plus de 3 en or. Avec un athlète de légende, l'inoubliable enfant d'Agouni Gueghrane (Kabylie), Allek Mohamed, la « locomotive », le « génie des courses » aux six médailles d'or (dont 3 à Sydney) et aux 12 titres mondiaux. Avec, aussi, Abdelatif Baka, celui qui a remporté le 1500 m à Rio, en 2016, courant plus rapidement que le vainqueur des Jo des « valides ».Pour leur part, les athlètes dits « valides », qui participent aux Jo depuis 1964, n'ont récolté jusqu'ici que 14 médailles dont 5 en or, plus 1 disqualification pour dopage (suivi du retrait de la médaille d'argent et de la suspension de l'athlète concerné) et, récemment, deux abandons de dernière minute (Makhloufi pour blessure et un judoka ne voulant pas affronter un israélien, ceci sans être sûr de vaincre, d'abord, un soudanais) et trois « covidés ». Ils étaient en tout 44 (en fait 39), accompagnés d'une délégation de 74 personnes, à Tokyo dans 14 disciplines, mais 0 médailles et le pays introuvable dans le classement final.
Bien sûr, comparaison n'est pas raison, les conditions et les facilités existantes ou accordées n'étant pas les mêmes. De plus, en empruntant à notre championne, membre du Coa et cheffe de la délégation, « ce n'est pas la fin du monde ». Facile à dire, pas facile à digérer !
Peu importe, le problème n'est pas à ce niveau bien qu'il y ait beaucoup à dire quand on sait les gros problèmes rencontrés par nos sportifs handicapés, avant qu'on ne tienne compte de leur « existence » (j'en parle avec assurance pour avoir participé à la naissance et à l'animation de la Fashi -Fédération algérienne des sports pour handicapés et inadaptés- avec feu Omar Aidoud, Mumus Boufellah, Boussekssou et d'autres bénévoles à la fin des années 70-début des années 80).
Il me semble-tout en espérant avoir tort-que le n?ud de la problématique réside dans les « engagements » des athlètes (et, bien sûr de leurs coaches) dans les compétitions avec, assurément, la volonté de vaincre, la fameuse « grinta ».
Comme par hasard, les plus belles médailles des « valides » (4 en or et 5 en bronze au total ) ont été glanés durant les années de la décennie noire, les années 90-et le tout début 2000 (Barcelone, Atlanta et Sydney), celles où l'on avait vu l'Algérie alors subir mille et une attaques : politique, économique, cultuelle, culturelle, années d'une solidarité sociétale -les terroristes islamistes exclus et leurs soutiens - à nulle autre pareille. Il n'y avait alors que deux fronts pour faire face aux menaces et les contrer : l'Armée et les Patriotes en luttant contre le terrorisme à l'intérieur et le Sport à l'extérieur. Ceci dit sans diminuer des efforts faits par les autres pans de la société : diplomatie, journalisme, mouvement associatif…
Il me semble donc que les « années Bouteflika » ont, par la suite totalement corrompu la plupart des paysages et surtout « gâté-pourri »-par sa distribution aveugle mais diaboliquement calculée de la rente-pas mal de mentalités et de comportements, tant à l'endroit des autres qu'à celui de la défense et de l'illustration du pays. Il était alors devenu normal, pour tout un chacun, de ne « se fouler la rate » et de ne « réussir » qu'après promesse de compensation en bon et bel argent ou en terrain ou en poste ou en autre cadeau. Le temps d'un « néo-libéralisme » favorisant bien plus les libéralités et les largesses orientées que la production réelle. C'est, peut-être, ce qui a entraîné par la suite-avec le tarissement et/ou la gestion contrôlée des bourses étatiques-les échecs enregistrés (dont en championnat foot pro', mis au service quasi-exclusif des affairistes et des politiciens et soumis au chantage des plus fanatiques de ses supporteurs).
Les seuls obligés de continuer à « ramer », ce sont bien les sportifs handicapés, devant surmonter un double obstacle pour imposer leur existence et, peut-être, espérant ramener des améliorations dans la vie de tous les jours de toute leur communauté : démontrer que, malgré le handicap, on peut continuer de vivre normalement , ou presque, avec un minimum d'aides et de compréhension et, surtout, montrer que « la défense et l'illustration » de l'Algérie est l'affaire de tous. Pas seulement des valides. Je pense qu'ils vont encore une fois, le démontrer aux actuels Jo .p de Tokyo. Ils ne sont que 27 athlètes dans seulement 5 disciplines. Une toute petite poignée d'abeilles qui promet. D'autant qu'avec eux, l'essentiel est moins de rapporter des médailles que de (bien) participer. On s'en contente.
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Posté Le : 28/08/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Belkacem Ahcene Djaballah
Source : www.lequotidien-oran.com