Le calvaire des habitants du bidonville Herratene qui a défrayé la
chronique locale en avril dernier, suite à la prolifération de l'épidémie de
typhoïde, se poursuit toujours en dépit des engagements des autorités locales
pour la prise en charge de leurs doléances, à savoir leur recasement dans des
logements décents. En effet, les habitants de ce bidonville, issus
essentiellement de l'exode massif des années 90, sont entassés toujours dans
des taudis dépourvus des conditions les plus élémentaires de vie. Lors de notre
virée au fin fond de ce labyrinthe, nous avons été désagréablement surpris par
les conditions inhumaines dans lesquelles vivent plus de trois cents familles
issues en majorité des milieux démunis. Pauvreté, mal-vie, désolation, misère
sont le lot quotidien de ces laissés-pour-compte qui ont été contraints de
quitter leur douar d'origine au milieu des années 90 sous la menace terroriste,
pour aller s'installer dans ces chaumières qui ressemblent étrangement aux
favelas du Brésil. Le bidonville Herratene a défrayé la chronique locale en
avril dernier, suite à des cas de typhoïde qui ont dévoilé la triste réalité de
Shab El-Ghreba vivant dans des conditions insupportables. Selon les services de
la direction Santé et de la population de la wilaya, on dénombre 250 cas de
typhoïde causés par une cross-connexion entre l'eau potable et les eaux usées.
Une situation qui avait contraint le ministre de la Santé, Saïd Barkat, de se
déplacer en urgence sur les lieux et de se rendre au chevet des malades
atteints de cette épidémie qui fait sortir les misérables de Herratene de
l'anonymat. Rencontré au seuil de la porte de sa baraque de fortune sous une
pluie battante, Mohammed, la cinquantaine entamée, nous a exprimé son désarroi
et celui de ses voisins concernant leur calvaire qui se poursuit toujours et
l'opération de leur recasement qui tarde à voir le jour. Le triste regard de
Mohammed, entourée de ses gosses modestement habillés sur un sol boueux, résume
à lui seul le quotidien des gens de ce bidonville qui, faute d'une solution
urgente, risque d'être une bombe à retardement qui explosera à la moindre
étincelle. Le chômage, la misère, la mal-vie sont les maîtres mots des jeunes
rencontrés à chaque coin de rue. Il convient de rappeler que lors de la visite
du ministre de la Santé, Saïd Barkat, dans la wilaya de Jijel en avril dernier,
les autorités locales se sont engagées explicitement à procéder au recasement des
habitants de Herratene qui ont été déjà recensés par les services concernés.
Malheureusement, sept mois après cette promesse, l'opération de leur recasement
attendue par Shab El-Ghreba n'a pas encore eu lieu. En attendant la visite d'un
autre haut responsable, le calvaire de Shab El-Ghreba continue...
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Posté Le : 27/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Bouhali M C
Source : www.lequotidien-oran.com