Jijel: Les cancéreux s'organisent

L'Association «El-Fedjr» d'aide aux personnes atteintes de cancer de la wilaya de Jijel, vient d'organiser une journée d'information sur la prise en charge psychologique des malades cancéreux, à la maison des Jeunes Bounab Rachid. Y ont pris part plusieurs présidents d'associations de différentes wilaya du pays. Selon le président de ladite association cette journée dont l'objectif est de mener une campagne de sensibilisation sur les risques de cancer est de chercher les mesures pour assurer une meilleure prise en charge des personnes atteintes de cette maladie. Notre interlocuteur nous a affirmé que cette journée a vu la participation de 19 wilayas dont, entre autres: Alger, Bouira, Adrar, El-Oued, Tizi-Ouzou, Skikda, Blida, Sidi Bel-Abbès, Annaba. Les intervenants ont abordé, tour à tour, un certain nombre de questions touchant cette maladie dont le cancer du col de l'utérus, le cancer du sein et la dimension psychologique de la maladie chez l'enfant. Cette journée, faut-il le souligner, a permis de passer en revue les contraintes auxquelles sont confrontés les malades cancéreux notamment en ce qui concerne leur prise en charge dans les centres de lutte contre le cancer qui ont du mal à satisfaire la forte demande de cette catégorie de malades. Il était question, également, de la création de l'alliance nationale de lutte contre le cancer et dont la présidence est revenue au dynamique président de l'association «Nassima» de Blida, en l'occurrence M. Kara Mustapha Redha, qui a créé le centre d'accueil «Nassima» du nom d'une infirmière dudit centre, lâchement assassinée par la horde terroriste durant la décennie noire. Interrogé par nos soins, le nouveau président de l'alliance dont l'objectif est la coordination entre les associations pour soutenir et apporter aide et assistance aux malades cancéreux dans différentes régions du pays, ancien pilote accompagné de sa jeune fille atteinte de cancer, nous a affirmé que le nombre de malades cancéreux qui ont séjourné, l'année dernière, dans ce centre est de 1.238 et provenaient des 48 wilayas du pays, soulignant que des malades de Tamanrasset parcourent environ 2000 km pour se faire soigner dans ce centre. Ce qui constitue, selon lui, un vrai parcours du combattant qui doit interpeller les pouvoirs publics. Pour cela, il estime que l'ouverture d'un service qui prendrait en charge ces malades en matière de dépistage, de suivi et de traitement dans chaque hôpital devient une urgence, en attendant l'ouverture de nouveaux centres de lutte contre le cancer. Il reconnaît que quatre centres sont en-déca des besoins de la population cancéreuse, car les normes de l'OMS sont d'un centre pour une population de 300.000 habitants. Des chiffres qui parlent d'eux-mêmes dans un pays où la rupture des médicaments des malades devient de plus en plus fréquente, ce qui accentue le dilemme de ces personnes déjà vulnérables. Notons, enfin, que la salle de la maison des Jeunes Bounab Rachid a eu du mal à contenir l'assistance nombreuse, signe de la réussite de cette journée qui a permis de susciter un riche débat dans une société truffée de non-dits.