Jijel Le pillage du sable en question

Le pillage du sable des plages prend, de plus en plus, d'ampleur notamment sur la côte est, ce qui provoque d'importants préjudices à la côte jijelienne. En effet, une simple virée nocturne aux plages d'El-Kennar, El-Bazol, Tassoust jouxtant le nouveau pôle universitaire en cours de réalisation nous renseigne sur l'ampleur de cette hémorragie qui passe sous silence. Selon les témoignages des riverains du nouveau pôle universitaire avec lesquels nous nous sommes entretenus, les va- et-vient incessants des camions de différents tonnages, tous feux éteints, appartenant aux pilleurs du sable de cette plage, dans un bruit assourdissant, démarrent à la tombée de nuit et se poursuivent jusqu'à une heure tardive tirant produit de «l'obscurité de la nuit et ses secrets». Ce pillage à grande échelle est l'oeuvre de quelques cercles mafieux qui ont profité d'un relâchement de l'autorité de l'Etat durant la décennie noire et ses séquelles indélébiles, pour tisser leurs toiles d'araignée. Profitant du lancement des grands chantiers de réalisation de nombreuses infrastructures publiques dans la wilaya, notamment, avec l'embellie financière et la pénurie de cette matière, objet d'un trafic à grande échelle, la mafia du sable qui a des ramifications dans certaines sphères est passée à la vitesse supérieure en mobilisant les grands moyens pour le pillage organisé, tels des semi-remorques et des chargeurs pour «sucer» davantage nos côtes. Lors de notre passage dans l'axe El-Kennar, Bazol, Oued Boukraâ, Djimar, Soukar, Taher, nous avons été désagréablement surpris par les «montagnes de sable» dans les multiples parcs de matériaux de construction qui poussent comme des champignons et où le sable de plage se vend au su et au vu de tout le monde sans que personne n'ose bouger le petit doigt. Selon le chef du groupement de la gendarmerie nationale, le commandant Abid Abdelhafid, nouvellement installé, ses services ont traité 40 affaires liées au pillage du sable qui se sont soldées par l'arrestation de 53 personnes dont 41 ont été écrouées alors que les 12 autres ont été libérées. Face à cette hémorragie qui risque d'hypothéquer l'avenir de nos côtes, les citoyens lancent un appel à qui de droit pour mettre un terme aux agissements de ces réseaux mafieux.