La direction dela Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a organisé,conjointement avec le secteur sanitaire de Jijel, mercredi dernier, une journéed'étude sur la santé mentale sous le thème: «la santé mentale dans un monde changeant,l'impact de la culture et de la diversité», animée par des spécialistes en lamatière.Les intervenantsont essayé, tour à tour, de faire des éclairages sur les problématiquesabordées lors de cette rencontre qui a eu lieu à l'hôpital Mohamed SeddikBenyahia.Dans sonimportante communication intitulée «les thérapies traditionnelles», le DrBentaïba Saïd, psychiatre au sein du service psychiatrique de secteur sanitairede Jijel, a affirmé «que la médecine traditionnelle se rapporte aux pratiques,méthodes, savoirs et croyances en matière de santé qui impliquent l'usage, àdes fins spirituelles, de techniques et d'exercices manuels pour soigner».L'orateur a aussi indiqué que par thérapie traditionnelle, on entend letraitement qui porte sur des troubles de l'existence dont l'origine estidentifiée comme liée à une cause invisible culturelle. Le Dr Bentaïba asouligné, par ailleurs, qu'en 2002 l'OMS a mis en place sa première stratégieglobale en matière de médecine traditionnelle dont la finalité est de réaliserun certain nombre d'objectifs dont, entre autres, élaborer des politiquesnationales d'évaluation et de réglementation des pratiques de la médecinetraditionnelle et de développer la base factuelle sur l'innocuité, l'efficacitéet la qualité de produits et pratiques de la médecine traditionnelle,rassembler la documentation sur les médicaments et remèdes traditionnels.L'intervenant a, également, abordé certains volets de la question des thérapiestraditionnelles qui prennent, de plus de plus, d'ampleur. Pour conclure, DrBentaïba a dressé un constat critique de la réalité de la psychiatrique dansles pays sous-développés en affirmant «la psychiatrie reste le parent pauvre dela médecine et les pathologies mentales continuent à être largement prises encharge par les croyances et les pratiques héritées de la religion et de laculture locale» et que l'échec de la médecine moderne pour subvenir aux besoinsde toute la population rend la thérapie traditionnelle d'autant plus vivace,devenant un refuge.Pour leur part,les autres intervenants ont apporté des éclairages sur les autres questionsdont entre autres la culture, la pathologie, la psychosociologie des paniques,l'interprétation psychologique dans la recherche anthropologique et les troublespsychopathologiques chez l'enfant et l'impact de la culture de Mouhoub Khaleddont la communication a suscité un riche débat parmi l'assistance. Notons,enfin, que cette rencontre a permis de débattre des sujets brûlants touchant auretour des thérapies traditionnelles qui, de l'avis de certains psychologues,est un retour du charlatanisme qui a déjà fait beaucoup de dégâts dans unesociété truffée de préjugés et de tabous où le patient préfère «consulter» untaleb plutôt qu'un psychiatre.
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Posté Le : 03/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : B M C
Source : www.lequotidien-oran.com