Algérie - Jijel

Jijel - La corniche en hibernation



Jijel -  La corniche en hibernation




Plongée dans sa longue hibernation hivernale, la corniche jijelienne, célèbre par sa beauté et son tumulte estival, est assurément le lieu le plus calme en ces jours d’hiver. Tout au long d’un littoral désespérément abandonné au seul bruit des vagues, la vie tourne au ralenti.

Hormis quelques randonneurs qui ne se lassent pas d’apprécier la beauté des sites naturels tout au long d’une mer tantôt calme tantôt agitée, les virées touristiques n’ont plus cours dans la région.

Aucun programme de visites ni promotion des lieux à voir ne sont à l’ordre du jour. Le tourisme à Jijel est à vrai dire le reflet d’un secteur qui hiberne à longueur d’année, pour se réveiller sur le bruit des estivants en été.

Sans la moindre infrastructure ni statut de cité balnéaire au sens touristique du terme, la corniche est naturellement belle sans plus. Ses visiteurs ne se dirigent vers elle qu’en été pour lui tourner le dos le reste des autres saisons.

Tout au long du littoral, la RN43, bête noire des automobilistes en été, compte les véhicules qui l’empruntent. Le mouvement des automobilistes est rythmé par le passage de quelques rares voitures ou des bus qui font la liaison entre les différentes localités de la région.

Des restaurateurs ont baissé rideau. Faute d’une clientèle, ils ont mis la clé sous le paillasson. Tout comme ces hôtels qui ne trouvent plus de clients pour au moins payer les charges dues à une activité qui hiberne à son tour. Dans la ville de Jijel, restaurateurs et hôteliers sont confrontés aux aléas d’une basse saison qui ne leur rapporte pas grand-chose, sinon plus rien.

Certains manquent cruellement de clients. D’autres résistent à la tentation de ne plus ouvrir. En dehors de la saison d’été, dont «l’activité touristique est gérée, de la même manière qu’un marché informel», déplore tout récemment le directeur du tourisme et de l’artisanat lors d’une rencontre sur l’industrie touristique à l’université, il y a absence de la moindre activité en rapport avec les atouts naturels de la région. Les opportunités qu’offre la corniche pour leur exploitation à des fins touristiques sont encore loin de faire l’objet d’une quelconque valorisation. L’investissement touristique demeure, par ricochet, un vœu pieux, même si on continue à marteler à chaque circonstance que des projets sont retenus pour ressusciter un secteur, hélas, encore à l’agonie. Une agonie, dont seule la corniche connaît son sens en ces temps où il n’y a plus aucune âme qui fréquente ce haut lieu de ce qui aurait pu être le cœur battant du tourisme à Jijel.

Amor Z.



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