Algérie

Jijel : des zones rurales complètement oubliées



Des mechtas entières au relief montagneux et accidenté se sont vidées de leurs habitants, après avoir été investies par les hordes terroristes. Aucune de ces localités n'a été repeuplée devant l'impossible accès aux maisons abandonnées.Après une décennie de terrorisme et presque deux autres décennies d'opulence financière dans le pays mais qui ne leur a pas profité, les zones rurales dans la wilaya de Jijel vivent dans l'attente d'un signe d'intérêt des autorités.
Dans ces régions, le temps semble s'être figé. Les rares projets, lancés au début des années 1990, ont été stoppés net par un terrorisme ravageur, laissant sur le carreau des populations entières qui ont fini par fuir pour ne plus revenir. Dans des contrées rurales, certains projets n'ont pas pu être achevés à la suite de la dégradation des conditions sécuritaires, comme le laissent prouver ces câbles et poteaux électriques abandonnés dans une région montagneuse des plus enclavées, El-Ancer, à l'est de la wilaya.
Dans le même territoire, qui s'étend sur une dizaine de kilomètres jusqu'aux limites de la wilaya de Skikda, au nord-est, c'est toute une vie qui s'est éteinte. Des mechtas entières au relief montagneux et accidenté se sont vidées de leurs habitants, après avoir été investies par les hordes terroristes. Aucune de ces localités n'a été repeuplée face à l'impossible accès aux maisons abandonnées. Durant vingt ans de règne de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, quasiment aucun projet n'a été lancé à même d'inverser la tendance de l'exil et de permettre aux populations de retrouver les régions qu'elles ont abandonnées.
Dans ces contrées montagneuses, il n'y a plus aucune route à emprunter. C'est là où interviennent les revendications des populations, insistant sur le désenclavement de ces zones comme préalable à leur retour. Dans certaines régions, des citoyens ont tenté d'unir leurs efforts pour ouvrir des accès. Mais face aux difficultés rencontrées, ils ont été contraints d'abandonner, ce qui a rendu impossible leur tentative de retrouver leurs territoires abusivement envahis par la forêt. C'est le cas de Beni Ferguène, à l'extrême nord-est, où la principale revendication des populations désirant retrouver leur monde rural s'articule autour de l'ouverture et de l'aménagement des routes.
"Le bitumage de 15 km peut aider au désenclavement d'une dizaine de mechtas", clament, à qui veut prendre en charge leurs préoccupations, des habitants de cette région. Les mêmes voix réclament des projets d'électrification, des salles de soins et des points d'eau. Ainsi, les populations qui ont tenté de retrouver leur vie antérieure dans ces contrées rurales ont vite déchanté face à d'énormes contraintes.


Amor Z.


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