Algérie

Jijel: Des étals dans le désordre



Le marché de la ville de Jijel, situé en plein centre-ville et dont l'existence remonte à l'époque coloniale, connaît une anarchie totale, en ce mois de Ramadhan.

En effet une simple virée dans cet espace commercial, très animé durant cette période, nous a permis de constater que cette anarchie règne en maîtresse des lieux. On est tout de suite frappé par les trottoirs qui sont constamment squattés par «une armée» de vendeurs à la sauvette, de tous âges lesquels exposent leurs différentes marchandises à même le sol boueux, sans tenir compte des mesures d'hygiène qui font défaut. On vend des légumes et des fruits, de la galette maison, des gâteaux orientaux, du pain et autres denrées alimentaires. On trouve même des produits périssables exposés sur les trottoirs jusqu'à 18h, au su et au vu de tout le monde. On y vend n'importe quoi et n'importe où. «C'est une vraie débandade» pour reprendre l'expression d'une habituée de ce marché.

Un autre fait déplorable se remarque dans ce marché fortement fréquenté, il s'agit du nombre élevé de Jijeliens qui y vont pour faire leurs emplettes vu que les prix sont relativement abordables comparativement aux autres marchés. Par ailleurs, l'autre fait marquant concerne les bagarres entre les squatteurs des espaces et les gérants de certains commerces qui prennent de plus d'ampleur en ce mois de Ramadhan. Le visiteur sera donc frappé par la pagaille dans ce marché, causée entre autres par les vendeurs à la sauvette qui quittent les lieux, laissant derrière eux des sachets truffés d'ordures à même le sol, des cageots puants au milieu de la chaussée et toutes sortes de détritus. Un terrain fertile à toute épidémie dans une ville où la couverture sanitaire demeure aléatoire. Il convient de signaler que les gérants de commerces à l'intérieur de ce marché ne cessent de déplorer en vain, cette situation. De même que l'envahissement des devantures de leurs commerces par ces vendeurs qui tirent profit de cette situation de pagaille générale. Concernant cette situation inédite les avis diffèrent : pour certains ces étals de fortune, dressés au milieu de la chaussée, sont une bouffée d'oxygène pour les chômeurs et les petites bourses, car ces pratiques informelles permettent au moins d'atténuer la misère rampante et permettent aux familles à faibles revenus de s'approvisionner à des prix relativement abordables. Par contre, d'autres estiment que les pouvoirs publics doivent combattre ce marché informel sans répit, pour remettre de l'ordre dans l'activité commerciale génératrice de postes d'emploi et qui constitue une importante source fiscale.

En attendant une meilleure prise en charge de ces vendeurs à la sauvette, notamment dans le cadre des marchés de proximité dans les quartiers, initiés par le département de Benbada, l'anarchie organisée risque de s'installer dans la durée, face à des autorités obligées de gérer la crise en attendant de la solutionner.




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