Jijel : ces bêtes qu'on fait souffrirJijel : les autres articles

Depuis que la nouvelle tendance s'est installée, celle de sacrifier des taurillons à la place de moutons, -pour des raisons de cherté des ovins- l'on est de plus en plus témoins de scènes des plus atroces, qui deviennent presque légion, lors de l'abattage de ces bovins.Pas plus que mardi, jour de l'Aïd, une image vidéo postée sur bouture par des internautes à Jijel, a fait le tour de la toile. Elle montre d'une manière choquante un veau saignant et à moitié égorgé, qui tentait de se relever. Autour de lui, un groupe d'hommes et de jeunes, couteaux à la main, essayant à leur tour de le maîtriser. Le pauvre animal a fini par s'écrouler avant qu'un homme ne s'en approche pour lui trancher le reste de la gorge.
«Jamais de ma vie je n'oublierai le cri de ce bovin, un gros taurillon qui, faute d'avoir été convenablement maîtrisé, s'est délivré du groupe d'hommes qui le tenaient avant de se relever pour se mettre à crier comme un humain pendant un bon moment alors qu'il était à moitié égorgé ; il a fallu l'arrivée d'un autre sacrificateur pour que l'animal soit de nouveau achevé dans la souffrance», témoigne, choqué, un quinquagénaire visiblement éprouvé par ce qu'il a vu. Si pour les moutons, l'acte de sacrifice se déroule sans encombre de par la taille de l'animal, l'épreuve est, par contre, pénible quand il s'agit d'abattre un veau.
Dans bien des situations plus burlesques, des taurillons effrayés ont échappé à leurs propriétaires qui se sont mis, comble de la risée, à les pourchasser le jour même de l'Aïd ! Loin des leçons de morale et de sensiblerie de Brigitte Bardot qui s'élève d'une manière raciste et déplacée contre le sacrifice musulman, ne serait-il pas plus noble aux sacrificateurs de prendre toutes leurs dispositions pour abattre leurs veaux dans des conditions moins pénibles ' Mais, il est vrai que les abattoirs, débordés le jour de l'Aïd, poussent beaucoup de citoyens à agir de la sorte sans tenir compte des souffrances qu'ils font endurer à ces pauvres bêtes.
L'Islam insiste pourtant sur le bon traitement des animaux et, a fortiori, lors de l'acte du sacrifice pour ne pas les faire souffrir. Dans sa tradition, le Prophète en a parlé en conseillant de bien traiter les bêtes et de parfaire le sacrifice. Les achever d'une manière douce et sans souffrance sans même exhiber devant eux le couteau est la finalité de cet appel à leur bon traitement.