Algérie

Jijel Ce qui attend les nouveaux élus



Les vingt-huit assemblées populaires communales nouvellemen installées auront du pain sur la planche concernant la future gestion des affaires courantes des citoyens et pour assurer une meilleure prise en charge de leurs préoccupations relatives à leur vécu quotidien dans des communes qui sont majoritairement déficitaires. Une mission qui, faut-il le souligner, s'annonce difficile dans une conjoncture où le discours officiel ne cesse de parler d'un éventuel amendement du code communal qui, de l'avis de plusieurs acteurs politiques, demeure contraignant et n'offre pas assez de prérogatives aux nouveaux maires directement confrontés aux besoins urgents de la population locale dont une bonne partie vit une situation de plus en plus difficile. En effet, le logement, la résorption de l'habitat précaire, le désenclavement des localités et hameaux éloignés, l'amélioration du cadre de vie des habitants à travers la prise en charge de leurs multiples doléances dont, entre autres, l'eau potable, l'éclairage public, l'ouverture des pistes et la réhabilitation des chemins communaux, la mise en service des écoles et des structures sanitaires fermées, notamment dans les régions reculées, et l'aménagement des nouvelles cités et des quartiers dépourvus d'un certain nombre de commodités de vie, semblent être les priorités des Jijeliens dont la wilaya a, faut-il le reconnaître, enregistré une réelle dynamique durant ces deux dernières années, notamment dans le domaine des travaux et équipements publics qui ont vu la réalisation de plusieurs projets structurants. En dépit de nouvelles formules établies par le ministère de l'Habitat, dont, entre autres, la location-vente, le logement social participatif, l'habitat rural, pour répondre à la forte demande de logement tous types confondus, force est de reconnaître que ce problème se pose toujours avec acuité, notamment dans les villes de Jijel, Taher, El-Milia. Selon certaines indiscrétions, on avance un besoin de plus de 17.000 unités à travers l'ensemble des 28 communes de la wilaya. Dans le même ordre d'idées, le dossier de la résorption de l'habitat précaire, constitué essentiellement des anciens camps de concentration remontant à l'époque coloniale, dont le nombre, selon des sources officieuses, a dépassé les 6.000 baraques de fortune, constitue un défi à relever et une vraie plaie sociale pour les pouvoirs publics qui sont appelés à «offrir» un logement décent à «ces misérables familles» entassées dans ces taudis, notamment en cette conjoncture caractérisée par une embellie financière. Les nouvelles assemblées populaires communales, notamment celles qui dirigent les communes qui ont été fortement touchées par le mouvement d'exode de leurs habitants durant la décennie écoulée, sont également appelées à contribuer à assurer une meilleure prise en charge du dossier complexe de retour des populations qui ont été forcées de quitter leurs douars et hameaux d'origine sous la menace terroriste pour aller s'installer dans les centres urbains de Jijel, Taher et El-Milia, en louant des baraques de fortune, des hangars et des caves à des prix forts et dont un grand nombre d'entre eux envisagent sérieusement de regagner leur région d'origine à condition d'avoir un certain nombre de conditions de vie : la sécurité, l'école, la réhabilitation de leurs maisons saccagées par le terrorisme et l'octroi des mesures d'appui dans le cadre du PNDRA. Une chose qui est faisable, de l'avis de plusieurs «évadés» rencontrés dans un café situé à la gare routière Est du chef-lieu de la wilaya. L'ouverture des pistes et la réhabilitation des chemins communaux et la réouverture des écoles primaires et salles de soins fermées en raison de la contrainte sécuritaire, constituent en outre un facteur clé pour la sédentarisation des habitants des localités montagneuses et rurales dans une wilaya dont 82% de sa superficie est représentée par des montagnes. Il convient de signaler au passage que la wilaya a bénéficié d'un programme de 500 unités dans le cadre du programme normal de l'année en cours et d'un nouveau programme dans le cadre du programme complémentaire de l'année qui tire à sa fin pour la résorption de l'habitat précaire. La création de zones d'activités et de marchés de proximité, la réorganisation des marchés et espaces commerciaux et la valorisation des marchés hebdomadaires générateurs de postes d'emploi et qui constituent une importante source de la fiscalité communale, devraient être un souci majeur pour les nouvelles assemblées communales dont le rôle ne doit pas se limiter comme jadis à la distribution des différentes formes de rentes : logement, couffin de Ramadhan, trousseaux scolaires, RHP ou autres. En somme, une mission qui s'annonce difficile, voire complexe.
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