Jijel - Boudria Beni Yadjis

Jijel/Abandonnés par l’Etat, des citoyens décident de construire eux-mêmes leur pont



Jijel/Abandonnés par l’Etat, des citoyens décident de construire eux-mêmes leur pont




C’est une image qui exprime à là fois un certain sens de la solidarité des habitants d’une bourgade isolée de l’Algérie profonde et le désengagement des pouvoirs publics et leur indifférence vis-à-vis des populations des zones enclavées.

Les habitants des villages de Beni-Farh et Boudjouada Beni-Yadjes, dans la wilaya de Jijel, ont entrepris par leurs propres moyens, la réalisation d’un pont d’une longueur de 40 mètres et d’une largeur d’un mètre et demi pour désenclaver les deux rives de l’Oued Djen-Djen.

Les villageois qui habitent dans les alentours de cet oued ont réclamé la construction de ce pont depuis plusieurs années pour pouvoir circuler librement et ne pas subir les affres de leur isolement. Mais leurs requêtes n’ont jamais trouvé une oreille attentive auprès de l’administration de la wilaya, comme nous l’apprennent plusieurs sources locales.

Face à cette indifférence, les infortunés habitants ont décidé de prendre leur destin en main. Les sages de plusieurs villages ont pris l’initiative de proposer à tous les habitants de s’acquitter d’une taxe s’élevant à 1.000 DA afin de financer cet ouvrage d’utilité publique dont la réalisation incombe normalement à l’État.

Relayée sur Facebook, l’initiative suscite la ferveur de plusieurs autres régions de la wilaya de Jijel.

Pour la première fois, “des citoyens algériens ont agi à la place de l’État pour garantir un meilleur cadre de vie au profit de leurs semblables”, expliquent les défenseurs de ce projet.

Les initiateurs de cette action citoyenne ont également lancé un appel aux âmes charitables voulant les aider à finaliser ce projet en les dotant de la logistique nécessaire tels des engins de travaux publics.

Cette initiative est peut-être la première du genre, mais elle ne sera certainement pas la dernière. Le désengagement de l’État vis-à-vis des régions enclavées risque de s’aggraver à cause de la crise financière. Ce qui poussera peut-être les Algériens à renouer avec les anciens réflexes de gestion locale à travers les mécanismes de la solidarité traditionnelle.

Massinssa M.



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