Algérie


Jijel
Devenue il y a quelques années leader national en matière de production de fraises sous serre, la wilaya de Jijel est à la recherche d'un label de qualité pour ce fruit, histoire d'en protéger l'authenticité et les caractéristiques propres.Boostée par un climat favorable, d'importantes ressources en eau, la présence de plaines alluviales et une force de travail infatigable, essentiellement féminine, la culture de la fraise représente, de loin, la spéculation la plus attractive pour les agriculteurs de la wilaya de Jijel.L'engouement que suscité cette culture s'est accru au fil des années comme le démontre l'accroissement régulier des superficies qui lui sont vouées (411 hectares cette année contre 245 ha lors de la précédente campagne agricole) ainsi que du nombre d'exploitants. Une production de 12 000 tonnes attenduePour la campagne 2014-2015, les prévisions de récolte font état de près de 12 000 tonnes, un chiffre record quand on sait qu'en 2001-2002, les quatre (4) hectares consacrés à la fraise ne produisaient que quelques quintaux de fraises. La superficie est allée crescendo depuis que les agriculteurs se sont rendu compte de la plus-value qu'ils pouvaient tirer de cette culture, explique Yacine Zeddam, secrétaire général de la chambre de l'agriculture qui rappelle que la production de 2013-2014 était de 80 000 quintaux (8 000 tonnes) contre 50 000 quintaux en 2011-2012.Cette culture, souligne encore ce responsable, "joue un rôle très important" dans l'économie de la wilaya, d'autant que le chiffre d'affaire (CA) pour cette activité devrait dépasser, pour cette campagne (2014-2015), les 1,68 milliard de dinars. Autre atout et non des moindres, la préparation des sols qui débute généralement au mois de septembre a été réalisée dans d'excellentes conditions grâce à l'apport, pour le traitement et les travaux de sol, de petites entreprises créées dans le cadre des dispositifs de soutien à l'emploi.Les analyses de sol effectuées ces dernières années par le laboratoire agronomique de la Société des fertilisants d'Algérie basée à Annaba (FERTIAL) ont confirmé l'excellente qualité des terres destinées à la fraisiculture avec optimisation des rendements. Des efforts pour multiplier les variétésDans cette wilaya, neuf (9) communes côtières répondent aux exigences édaphiques et climatiques favorisant la culture de la fraise, en l'occurrence Chekfa, Sidi-Abdelaziz, Oued Adjoul, El Ancer, El Kennar, Kaous, El Aouana, Beni H'bibi et Emir-Abdelkader.En plus des quatorze (14) variétés généralement produites dans cette wilaya, les fraisiculteurs ont introduit, cette année, cinq (5) cultivars pour élargir la gamme de ce produit qui trouve preneur dans plusieurs wilayas du pays où il est particulièrement apprécié. Les nouvelles variétés introduites à Jijel sont Amega, Festival, Fortuna, Margarita et Penicia. Une trentaine de conteneurs ont été réceptionnés au niveau de la wilaya pour la production de la fraise, souligne-t-on à la chambre de l'agriculture.Le nombre total de plants de fraise écoulés durant la campagne 2014-2015 est estimé à 23 700 000 pour une densité de 2 400 plants par serre. Le nombre de serres utilisées pour la production est de 9 875 structures qui favorisent la pousse et la croissance. Ce fruit charnu rouge qui a désormais sa fête annuelle, et qui "réclame" son label de qualité, conduit les producteurs à réclamer la mise en place d'une station de l'Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI) pour produire un plant "typiquement local". Une démarche introduite dans ce sens auprès des responsables centraux de cet institut est restée "lettre morte", selon un fraisiculteur de la région de Sidi-Abdelaziz qui soutient que lui-même et tous ses collègues de la wilaya de Jijel restent "mus par le désir de produire plus et mieux" et souhaitent aussi "la mise en place d'un guichet unique pour conquérir durablement les marchés extérieurs". La fraise étant un produit périssable, pour réussir les opérations d'exportation, l'Etat devrait faciliter les formalités administratives par la mise en place de cette structure, soutient cet agriculteur dont la passion se lit dans ses yeux. Pour de nouveaux débouchésL'idée de créer un groupement d'agriculteurs d'intérêt commun pour que le producteur puisse prendre en charge lui-même les problèmes d'acquisition d'intrants, de vente du produit et sa mise en valeur, est en gestation à Jijel, selon la chambre de l'agriculture qui fixe comme objectif, pour la fraise jijelienne, une appellation d'origine protégée (AOP).Il ne fait aucun doute que la fraise a de beaux jours devant elle dans la wilaya de Jijel. Ses perspectives sont prometteuses pour peu que l'on s'intéresse à investir dans les unités de stockage, de conditionnement, de congélation et de transformation du fruit frais pour lui ouvrir de nouveaux débouchés.Désormais, disponible à longueur d'année, la fraise est devenue la "cerise" sur les gâteaux que les pâtissiers de Jijel et de ses environs se font un point d'honneur à confectionner, au grand plaisir des becs fins.




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