Jeux olympiques d'hiver de Sotchi

Les sirènes occidentales sont restées "baba" devant les innovations scéniques des XXIIe Jeux olympiques d'hiver ouvert vendredi à Sotchi, station balnéaire russe au bord de la mer Noire. L'événement a failli être terni par une tentative de détournement d'avion sur la ville de Sotchi. En effet, un avion de ligne parti d'Ukraine a été contraint d'atterrir par un avion de chasse turc à Istanbul.Le pirate de l'air présumé, un passager de nationalité ukrainienne, a été maîtrisé et les forces spéciales turques ont pris le contrôle de l'avion de la compagnie turque Pegasus sur l'aéroport Sabiha Gökçen d'Istanbul, ont précisé les médias turcs. Selon le secrétaire d'Etat turc aux Transports, Habib Soluk, l'appareil, un Boeing 737-800 qui se rendait à Istanbul, a été détourné peu après son décollage de Kharkiv, en Ukraine. Ceci l'ouverture fastueuse des jeux a été commentée de par le monde. Le président russe, Vladimir Poutine, n'a pas été démenti, lui qui a espéré avant l'ouverture officielle des Jeux que le sport l'emportera.Ces jeux de "la démesure", selon les Occidentaux dont les sportifs et leurs athlètes stars, ont tous répondu présents et ont même fait état de leur satisfaction, avaient pourtant suscité que polémiques. Oubliés les droits de l'homme, la répression de l'homosexualité, les entraves à la liberté de la presse, l'explosion des coûts, le travail illégal, les pots-de-vin et la corruption, tartinés avant le jour J. Ce sont, il est vrai, les jeux les plus chers de l'histoire de l'olympisme, mais Sotchi olympique est sorti des sables, forêts et eaux. Comme il est également vrai que ses chantiers ont été marqués par de nombreux scandales de corruption.Le problème est que sa réalisation a dévolu au gouvernement et à l'argent public. C'est aussi une vitrine de la Russie chère à Vladimir Poutine, mais aussi et surtout preuve du retour à la puissance de la Russie dans une région, celle du Caucase, qui pilule de groupes islamistes radicaux, voire de terroristes lesquels, d'ailleurs, n'ont pas manqué de menacer les jeux qui se déroulent sous très haute surveillance sécuritaire. Les autorités, rassurantes, ont pris des dispositions exceptionnelles. Reste qu'à la fin de ces multiples critiques occidentales qui remémorent les années de la guerre Est-Ouest, au bout d'une course contre-la-montre de plusieurs mois après de multiples retards dans plusieurs chantiers. Sotchi était au rendez-vous vendredi. Et n'a pas déçu. Une affaire d'honneur pour lui qui s'est soldé par un succès irréfutable. Ces jeux sont une question d'honneur national chez les Russes même s'ils ne partagent pas les dérives autoritaires de leur président. Pour Vladimir Poutine, outre ses ambitions personnelles, dans ces Jeux olympiques d'hiver, l'autre partie de sa stratégie consiste à faire de la Russie une nation incontournable sur le plan international.D. BNomAdresse email