Jeux dangereux sur le 4ème périphérique

Jeudi dernier,alors qu'il était presque minuit, une bande d'une trentaine de jeunesmotocyclistes, enfourchant toutes sortes de cylindrées vrombissantes,rassemblés au pied du nouveau rond-point d'Es-Sénia qui rallie Missserghine àpartir de ce point d'intersection à travers le 4ème périphérique, se donnaientle dernier mot pour fixer la règle du jeu de l'exhibition qui allait commencer.Et c'est en effet un véritable spectacle digne d'une scène de cinéma qui estalors offert en live pour les quelques automobilistes qui empruntent à pareilleheure cette voie de circulation rapide. Parmi les numéros d'acrobatie: roulersur une seule roue, s'asseoir en donnant dos au guidon à une vitessevertigineuse et la course en zigzag effrénée de bolides pouvant aller jusqu'au220 kilomètres à l'heure. Pendant 2 heures, dans un bruit assourdissant brisantle silence de la nuit, ces jeunes, tout absorbés par l'ivresse du moment, vontépancher leur trop-plein d'énergie sur le bitume, indifférents au réel dangerqu'ils encourent et aux regards médusés des camionneurs de passage. C'est un véritable club informel de jeunes,avec le rituel de l'habit et du langage qui, chaque semaine, se donnerendez-vous soit sur ce tronçon, soit du côté de Bomo-Plage, au mépris desrègles de sécurité les plus élémentaires. Cette manière de flirter avec ledanger qui fait monter l'adrénaline fait penser à certaines scènes de cinémagenre «fureur de vivre». Les «quads», ces larges motos à 4 roues, à utilisernormalement sur le sable de plage, font partie de l'armada et c'est à la mode,dira-t-on.  Durant la nuit, ceux qui habitent du côté dufront de mer ou en ville en savent quelque chose avec le bruit assourdissantqu'engendrent d'interminables cavalcades. Ces motos coûtent entre 40 millionset 120 millions de centimes, selon que les papiers sont en règle ou pas. Unjeune adepte des deux-roues fera savoir que les jeunes émigrés, quand ilsviennent passer leurs vacances ici, ramènent avec eux ce genre de moto. Avantle retour, ils les cèdent sur place, prétextant ensuite le vol aux services desdouanes lors de l'embarquement.