Algérie

Jeux Arabes 2011: Ces cadres algériens qui font le bonheur du sport qatari



La communauté algérienne au Qatar est évaluée approximativement à trois mille résidents selon les dernières statistiques.

Profitant de ces jeux et lorsque leur emploi du temps le permet, certains nostalgiques de l'air du pays se déplacent en famille à travers les différentes infrastructures qui abritent ces jeux sportifs arabes pour voir de près l'évolution de nos athlètes pour le soutenir. Ils sont ingénieurs techniciens en pétrole et en gaz ou des pilotes qui ont ouvert la voie à leurs compatriotes, eux-mêmes suivis par des journalistes qui ont intégré les différentes chaînes qataris dont la puissante El Djazira avant que des sportifs et autres ne leur emboîtent le pas. Pour en revenir aux sportifs, ils sont représentés par des entraîneurs dans les différentes disciplines, et qui ont fait leurs preuves en Algérie avant de rallier Qatar où ils sont très cotés.

Pour les spécialistes, et au vu de la crise qui secoue la zone euro, Doha deviendra une piste privilégiée pour bon nombre de techniciens, et il n'est pas exclu que leur nombre soit revu à la hausse en raison des meilleures conditions de travail, sans mésestimer bien évidemment le volet financier avec des salaires dix, vingt et trente fois supérieurs à ce qu'ils touchaient en Algérie !

Marginalisés dans leur pays, découragés par le bricolage et las des promesses non tenues, bon nombre d'entraîneurs ont quitté à contrecÅ“ur l'Algérie pour contribuer au développement du sport qatari. Beldi Habib, l'ex-entraîneur de l'EN de volley-ball en fait partie. Depuis 2004 au Qatar, il a drivé successivement El Wakra et Lakhouiya avant d'intégrer le ministère de l'Intérieur pour diriger le département des sports. Sollicité par nos soins pour en savoir plus sur cette fuite des cadres qui a causé un préjudice irréparable au sport algérien, Beldi habib s'est dit avant tout « désolé pour notre sport et pour nos cadres qui ont et continuent de souffrir des problèmes socioprofessionnels ». Ne s'arrêtant pas là et le cÅ“ur gros, notre interlocuteur persiste et signe que « notre sport, à ce train-là, va à la dérive, à moins d'une décision politique salutaire ». Beldi Habib, accompagné d'un autre entraîneur de volley, en l'occurrence l'ex-joueur du SR Annaba, Leulmi Mohamed Cherif a tenu à rendre hommage à deux grandes personnalités de la balle au filet, à savoir Kessiba Abdelkader et Benhamida Abdelkader, les premiers cadres à investir la scène qatarie en plantant les bases du volley dans ce petit émirat. Après Beldi et Leulmi, nous avons eu la chance de rencontrer, en marge de ces joutes, et plus précisément dimanche dernier lors de la rencontre chez les féminines entre l'Algérie et la Tunisie, la seconde dans ces jeux entre les deux formations et décisive pour l'octroi de la médaille d'or, l'ex-entraîneur de l'équipe nationale de judo Bouhadou, qui était à la tête de l'équipe nationale du Qatar durant quatre ans avant d'être promu depuis une année DTN de la fédération qatarie de taikwendo et judo. Ce dernier, qui n'est plus à présenter, fait partie de ces cadres qui n'ont pas résisté à l'appel des sirènes. Le sport qatari utilise sa très confortable manne financière pour s'attacher les services d'autres techniciens algériens, même si ces derniers sont minoritaires par rapport aux Egyptiens et Tunisiens, selon notre interlocuteur qui explique cette situation par les bonnes conditions de travail à différents niveaux. Bouhedou insiste aussi sur le côté social où il n'a pas à se plaindre car vivant en famille aisément, contrairement à ce qu'il endurait en Algérie où il était contraint de faire la navette Béjaia-Alger pendant dix années en sa qualité d'entraîneur national. D'autres cadres, que nous ne pouvons pas citer dans leur totalité, font le bonheur du sport qatari, à l'image de Mehdi Cerbah, Hocine Boumaraf, Said Kenaoui, Iridir, Belmadi en football, Draouci, Herrouche Lakhdar, Chouaib Kafi, Mohamed Seghir, Akkab en handball, Krim Abdennour, Noureddine Si Mohamed, Abdelkrim Bensaid et Tahar Righi en athlétisme, Lynda Mekzine, Chalal en judo, Gamir Zohra en escrime, et la liste est encore longue. Bouhadou, qui a suivi d'un Å“il attentif la compétition en judo de ces jeux, se dit prêt à tout moment à répondre à l'appel de son pays, tout en affirmant qu'il n'a jamais quitté la grande famille du judo algérien. Concernant le niveau du judo algérien, Bouhadou pense « qu'il peut rebondir après ce passage à vide, d'autant que la base et les potentialités existent pour peu que les athlètes persévèrent dans l'effort ». A propos de la sortie ratée de Soraya Haddad, l'ex-entraîneur national, qui connaît parfaitement cette athlète pour l'avoir lancée dans cette discipline, persiste et signe. A son avis, la championne d'Afrique, qui pointe actuellement à la huitième place au classement mondial dans sa catégorie, est concentrée sur les J.O de Londres, un objectif beaucoup plus important pour elle qui se trouve à un tournant de sa riche carrière.




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