Algérie

Jeux africains : Le sport algérien s'enlise



La cinquième place de l'Algérie dans la hiérarchie africaine (derrière l'Afrique du Sud, le Nigeria, l'Egypte, la Tunisie) et le nombre de médailles (inférieur des deux tiers par rapport aux Jeux d'Alger où notre pays avait engrangé 70 médailles d'or) ont laissé l'opinion sportive médusée. Ces résultats ne correspondent également pas aux milliards de dinars alloués à  certaines fédérations par l'Etat, engloutis sans programme probant de résultats à  atteindre. Les profonds et malheureux changements apportés aux fédérations nationales, notamment celles qui étaient au top niveau du sport mondial, et la division du mouvement sportif n'ont finalement abouti qu'à une catastrophe que spécialistes et observateurs avaient prévue, ne cessant d'alerter les responsables et l'opinion sur l'issue inéluctable si l'on n'intervenait pas très rapidement. L'alerte n'a pas été prise en considération. Au contraire, elle a été totalement ignorée par ceux chargés de veiller sur la santé du sport algérien. Il y a lieu de mettre en exergue les conséquences négatives qui ont découlé de la valse des décrets sur le sport qui, en définitive, ont contribué à  la déstabilisation des fédérations et de leurs encadrements, s'éloignant des politiques sportives bâties sur de véritables projets de développement qui mobilisent les élites. Il n'est pas nécessaire de rappeler que le niveau des JA de Maputo s'est révélé nettement inférieur à  celui des précédentes éditions. En effet, les grandes nations sportives africaines n'ont pas participé à  ces jeux avec leurs élites, qui s'emploient à  préparer les prochains Jeux olympiques de Londres sous d'autres cieux. Dans certaines disciplines, il a fallu trouver des lièvres et des sparring-partners pour formaliser les épreuves faute de concurrents. Des déclarations mensongères, comme celles ayant trait à  l'équipe nationale de boxe, tendent à  faire croire que les résultats n'ont jamais été égalés auparavant alors qu'ils ont été largement dépassés aux Jeux d'Alger ou ceux d'autres disciplines qui ont été carrément balayées par des sélections africaines de second niveau ou des espoirs, les ténors ayant été retenus par d'autres compétitions qualificatives pour les JO de Londres. Le sport algérien se porte mal et sa courbe ascendante a été brisée par des comportements corporatistes et des changements visant uniquement à  installer des personnes obéissantes dont les compétences n'ont jamais été prouvées et leurs expériences totalement inappropriées. Où va le sport algérien ' C'est le cri du cœur de tous ceux qui aiment ce pays et ses sportifs. Comment, dans ce contexte, va-t-il affronter les prochaines échéances internationales ' Nulle part dans les conditions actuelles, particulièrement avec la disqualification annoncée de notre équipe nationale de football (qui nous avait pourtant procuré beaucoup de joie) ainsi que les désillusions causées par notre élite de judo et d'athlétisme aux derniers Mondiaux, où aucun résultat notable n'a été enregistré. Il reste qu'il aurait été plus utile pour la communauté que les responsables du sport algérien tirent des conclusions plus appropriées de ces échecs que le citoyen lambda a déplorés. Cela démontre aujourd'hui qu'il faut absolument et de toute urgence rendre le sport aux sportifs. Un adage arabe dit : «Seule la mer peut démentir les mensonges du mauvais nageur.» Le nageur qui nous promettait tant ne sait non seulement pas nager, mais est en train de couler.


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