Algérie

jeunes mais engagés


Ma prime jeunesse s'est déroulée dans un milieu sportif, sans doute influencé par mes frères aînés qui, eux-mêmes, évoluaient dans les disciplines de l'athlétisme et de la gymnastique. Le plus âgé, Abderrahmane, décédé en 1931, était secrétaire du Mouloudia d'Alger. Tôt, il s'était intéressé à la course à pied, tandis que le puîné, Mohamed, a pratiqué pendant longtemps la gymnastique. Il a d'ailleurs terminé comme président de la Fédération de gymnastique, après l'indépendance et l'est demeuré jusqu'à sa mort en 1993. Notre situation sociale était des plus modestes, mon père était ouvrier pâtissier. Asthmatique, il avait à charge d'une famille nombreuse. Cela ne m'a cependant pas empêché de suivre une scolarité qui m'a mené jusqu'au certificat d'études. Hélas, faute de moyens financiers je n'ai pas pu aller au-delà. Adolescent, je me suis engagé dans le monde du travail. D'abord avec mon père, puis aux Postes télégraphes téléphone (PTT) en qualité de facteur, distributeur de télégrammes. Mais je ne renonçais pas au sport. Je faisais partie des pupilles de l'Avant-Garde d'Alger, dont le dirigeant technique était Omar Ben Mahmoud. Puis dans la section gymnastique, qu'on appelait les Dragons gymnastes d'Alger. Cela nous a permis d'aller au Maroc en 1937, où nous avons participé au concours nord-africain de gymnastique. Une manifestation qui était présidée par le prince héritier Hassan, devenu roi par la suite et le Résident Charles Noguès. En plus de notre performance sportive, nous nous étions distingués en défilant dans la ville de Fès portant un drapeau marocain que nous avions détaché d'un arbre, en chantant Fidaou El Djazaïr. Nos hôtes marocains, et encore moins les Français qui occupaient le pays, n'ont rien compris. Naturellement, nous avons été arrêtés par les gendarmes français qui nous ont embarqués au commissariat. Heureusement que nos responsables sont venus à la rescousse pour arguer que nous étions « des gamins qui ne savaient pas ce qu'ils faisaient ». Pour notre part, nous nous étions défendus en prétendant que nous avions trouvé par terre le drapeau en question et que nous l'avions ramassé pour justement le remettre au commissariat. Ils n'ont pas eu la présence d'esprit de relever pourquoi nous n'avions pas ramassé le drapeau français qui était à côté. Il faut dire que cette période était riche en activités politiques en Algérie. La venue de Messali en 1936, le Congrès musulman, la naissance du Parti du peuple algérien (PPA), tout cela concourrait à un foisonnement et une ambiance propice à l'activité nationaliste.  >   
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