Jeun-Foot, une école de formation par excellence

Regard affligeant. Du point du corner du stade d'Aïn Taya, l'ancien monument du football algérien et du défunt club du DNC, Hamid Benbouteldja, contemple l'enceinte. C'est d'ici qu'il avait émergé avant d'atteindre les cimes de la discipline à l'échelle nationale. La chanceux public des années 1970 et 1980 s'en souvient. L'ancien international avait un talent qui n'a rien à envier à ses pairs de sa génération, à l'instar des Belloumi, Guenoun, Meziani, Meksi... Sa carrière n'a pas été à la hauteur de son talent. Benbouteldja ne regrette, toutefois, rien. Il se dit fier de ce qu'il a donné au football algérien. Un football qui aura, en l'espace d'une décennie noire (désastreuse), tout remis en cause. L'Algérie, terre de football par excellence, a cessé, malgré elle, d'enfanter de grands joueurs locaux depuis de longues années. Benbouteldja en a pris conscience. Parmi les premiers même. Au moment où les responsables de la discipline s'investissent pleinement sur le « produit fini » importé des écoles françaises, l'ancienne star de l'ex-DNC brise les difficultés, se soulève et pose les fondements d'une école de football dans la paisible et féerique localité d'Aïn Taya (banlieue est de la capitale) dont il est, d'ailleurs, le président. Dans une journée plutôt froide malgré un soleil rayonnant, Benbouteldja nous a accueilli au siège de son école sise au stade communal et ce, à quelques encablures de la mer Méditerranée. Dénommée Jeun-Foot Aïn Taya (JFAT), l'école en question est fondée le 19 août 2005. « Alors que le football national produisait des talents en quantité et en qualité, la situation a régressé dangereusement par la suite. Notre pays a perdu de son aura au niveau des sélections et des clubs », nous dira, déçu, l'ancien finaliste malheureux de la Coupe d'Algérie 1984. En 2005, il s'est mis à l'évidence que le salut de la discipline résidait dans la relance des petites écoles de formation. Dans la mesure où les clubs, note-t-il, sont plutôt préoccupés par les résultats au détriment des jeunes, il fallait absolument prendre le relais pour combler le vide. Il aura réussi son coût en dépit des moyens financiers et logistiques dérisoires. Après 10 ans, Jeun-Foot s'est frayé une place dans le monde de la formation des footballeurs. « Comme vous le constatez, Jeun-Foot est géré par une équipe complémentaire composée d'encadreurs formés », se félicite le patron de JFAT. Le parcours de cette structure n'a pas été facile, mais ses responsables puisent leur consolation des résultats réalisés sur le terrain. Plusieurs pépites sont recrutées par les jeunes catégories de grosses écuries algériennes. De l'USM Alger au NA Hussein Dey en passant par l'USM El Harrach, les gosses de JFAT sont engagés et s'imposent de façon ostentatoire. Des trophées sont également exposés au niveau du siège. Les benjamins (U14) de JFAT ont volé la vedette à l'ES Sétif, l'ASM Oran et la sélection régionale de la capitale remportant le traditionnel tournoi de Form-Foot. Même cas de figure pour les minimes (U16) et les cadets (U18) lauréats du championnat d'Alger et des play-offs. Une preuve irrécusable de la justesse du boulot accompli par l'école de Benbouteldja.Actualisation continue des connaissances des encadreursDans la perspective d'assurer une bonne et solide base à ses jeunes talents, l'école JFAT fait de la formation continue des encadreurs son leitmotiv. JFAT prend en charge les différents cycles de formation des ses cadres. Les Benbouteldja Hamid et Mohamed ainsi que Deghfali, Benkacem, Hazem, Hacheli et autres Sabaghi sont tous soumis à des formations initiées par la Ligue régionale en vue d'actualiser leurs connaissances en matière de formation dans le football moderne. Les gosses de l'école, quant à eux, bénéficient d'une prise en charge scolaire efficiente. C'est pourquoi JFAT a fait de « la prospection, l'éducation, la rigueur, la formation et le suivi » sa légende puisée des vertus des grands footballeurs.