Algérie

Jeu de dupes



Jeu de dupes
Ceux qui pensent à «la paix et la sécurité en Libye» à Washington, Paris, Londres et Rome sont les mêmes qui, après avoir déstabilisé et mis en pièces par la guerre l'Etat libyen, vont recueillir les débris avec la «mission d'assistance internationale à la Libye».Leur idée transparaît à travers des voix autorisées. Paolo Scaroni, qui, à la tête de l'ENI, a manoeuvré en Libye entre factions et mercenaires et se trouve aujourd'hui à la vice-présidence de la Banque Rotschild, a déclaré au Corriere della Sera qu'«il faut en finir avec la fiction de la Libye», «pays inventé» par le colonialisme italien. Il faut «favoriser la naissance d'un gouvernement en Tripolitaine, qui fasse appel à des forces étrangères qui l'aident à rester debout», en poussant la Cyrénaïque et le Fezzan à créer leurs propres gouvernements régionaux, éventuellement avec l'objectif de se fédérer à long terme. En attendant, «chacun gèrerait ses sources énergétiques», présentes en Tripolitaine et Cyrénaïque. C'est la vieille politique du colonialisme du XIXe siècle, remise à jour en fonction néo-coloniale par la stratégie Etats-Unis/Otan, qui a démoli d'entiers Etats nationaux (Yougoslavie, Libye) et fractionné (ou tenté de fractionner) d'autres Etats (Irak, Syrie), pour contrôler leurs territoires et leurs ressources. Alors qu'en réalité l'intervention a déjà commencé : des forces spéciales étasuniennes, britanniques et françaises -comme le confirment le Telegraph et Le Monde - opèrent depuis longtemps en secret en Libye pour soutenir «le gouvernement d'unité nationale du Premier ministre Sarraj». En débarquant tôt ou tard officiellement en Libye sous prétexte de la libérer de la présence de l'Isis (Daech), les Etats-Unis et les plus grandes puissances européennes peuvent aussi rouvrir leurs bases militaires, fermées par Kadhafi en 1970, dans une position géostratégique importante à l'intersection entre Méditerranée, Afrique et Moyen-Orient.


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