Algérie

Jeu d?ombres



Thème récurrent de la scène politico-économique algérienne, la privatisation est un enjeu encore largement inabouti. Elle suscite à l?évidence de lourdes pesanteurs, des résistances déterminées et, au bout du compte, un discours qui n?en finit pas de tourner, presque en creux, sur lui-même. Il y a en fait, une réticence à céder sur la privatisation de secteurs qui, parce qu?ils sont stratégiques comme ceux des hydrocarbures, relèvent de la souveraineté nationale. La crainte la plus largement exprimée est que le pays perde le bénéfice des ressources tirées du pétrole au cas où les activités induites par ce secteur seraient contrôlées par des investisseurs étrangers. Cette crainte est accompagnée du préjugé que des opérateurs étrangers pourraient n?avoir que le souci de faire du profit et procéderaient à des coupes sombres dans les effectifs de travailleurs. Ce qui est défendable pour le domaine des hydrocarbures - il est impensable de privatiser un tel secteur sans garanties inattaquables - pourrait ne pas l?être dans tous les cas de figure. L?économie nationale a certainement besoin d?apports de capitaux et de l?intervention d?investisseurs privés nationaux et étrangers dans de multiples branches. Ces derniers ne sont pas des entités virtuelles, ils incarnent des entreprises qui ont une vision précise du risque managérial et l?opportunité de participer ou non à l?activité économique en Algérie, qui pourrait être relancée en partie grâce à leurs financements. Face à ce défi, il y a encore des présupposés selon lesquels les lendemains n?en seront pas obligatoirement meilleurs avec l?investissement privé national ou étranger. Pour autant, cela ne prémunit pas de nombreuses entreprises du secteur public de la déstructuration, du démembrement et, dans beaucoup de cas, de la fatalité d?une disparition pure et simple, car l?Etat ne peut pas indéfiniment maintenir à flot des entreprises qui ont perdu toute raison d?exister. C?est à ce niveau aussi que le sort des travailleurs peut inspirer de l?inquiétude. L?économie nationale, elle, pourrait faire les frais d?une logique qui consiste à scier, en prenant tout son temps, la branche sur laquelle est est assise.


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