Jefjef Djamel (USMH) : un milieu de terrain infatigable

Pour les jeunes d'aujourd'hui, le nom de Jefjef Djamel est inconnu au bataillon du ballon rond et dire qu'il a été dans un passé récent, l'artiste de l'USM El Harrach, un créateur de jeu intarissable, un milieu de terrain exceptionnel à consignes appréciées par les entraîneurs et les sélectionneurs qui vont succéder à la tête de l'équipe nationale.
Il était l'idole du tout El Harrach puisque il avait évolué avec le CREH avant d'être alléché par les dirigeants de l'USMH. Son apprentissage footballistique a été fait au sein du Chihab (CREH), un petit club des divisions inférieures qui faisait de la formation, une véritable école de football, pourvoyeuse de jeunes talents. Jefjef Djamel a vu le jour un 30 janvier 1961 à Oujda au Maroc, il n'aurait surpris personne s'il avait opté pour une discipline sportive autre que le football étant donné qu'il avait les qualités de base nécessaire, un bon physique, une morphologie adéquate d'un bon sportif, un souffle inépuisable, un tempérament de gagneur qui ont fait de lui, un formidable judoka. Il s'en était tiré avec à la clé une ceinture noire, mais comme tous les jeunes de son âge, le football était devenu son sport préféré. Il signa une licence avec l'USM El Harrach et à 21 ans, le voilà international avec les Vert et Blanc avec Zouba qui lui offre l'occasion de porter le maillot national pour affronter la Tunisie, chez elle, en date du 19 décembre 1982. Il avait réussi plusieurs facettes de jeu qui ont convaincu le staff technique en plus d'avoir séduit les supporters qui voyaient en lui l'avenir de l'USMH et des Vert et Blanc. C'était pour lui, le grand début dans de diverses participations à la Coupe d'Afrique des nations, aux éliminatoires de la Coupe du monde et aux Jeux olympiques sans oublier les Jeux méditerranéens. Il sera sur tous les fronts du football algérien avec ses hauts et ses bas. Sa carrière internationale s'est terminée à l'âge de 25 ans à un moment où d'autres se seraient épanouis. Il faut dire que Djamel a été trop sollicité que ce soit avec son club ou avec le onze algérien, et ce n'est pas un hasard s'il avait porté le maillot national plus de 35 fois. C'est à Mexico en date du 13 décembre 1985 contre la Corée du Nord avec les entraîneurs Saâdane et Mokdadi qu'il connut sa dernière rencontre internationale. Il était encore jeune (24 ans et 11 mois), il pouvait rendre encore d'énormes services au football algérien, malheureusement ce ne fut pas le cas, les coachs semblaient ne pas trop apprécier sa manière de jouer. Ce ne fut pas une déception pour lui car charmé par l'élégance de son jeu et son imagination créative sur le terrain, l'entraîneur de l'USMH lui faisait totalement confiance et l'intégra comme pièce maîtresse de la formation du grand Semsem. Voilà un excellent footballeur algérien qui a émergé trop vite et qui est parti très tôt. Jefjef Djamel est ancré dans l'esprit des Algériens qui se souviennent encore de lui, qui pensent que des footballeurs de sa trempe ne courent plus les rues.