Algérie

Jeannette Bougrab : «Il n'existe pas d'islamisme modéré»



La secrétaire d'Etat à  la Jeunesse, Jeannette Bougrab, réagissait dans un entretien au journal le Parisien, aux succès électoraux des islamistes au Maroc, en Tunisie et en Egypte. Elle est, elle-même, d'origine algérienne, fille de harki, le nom donné aux supplétifs algériens de l'armée française pendant la guerre d'indépendance. «C'est très inquiétant», a-t-elle déclaré. «Je ne connais pas d'islamisme modéré. Il n'y a pas de charia light. Je suis juriste et on peut faire toutes les interprétations théologiques, littérales ou fondamentales que l'on veut, mais le droit fondé sur la charia est nécessairement une restriction des libertés, notamment de la liberté de conscience», a-t-elle ajouté. Interrogée sur le fait de savoir si le discours de la diplomatie française devrait àªtre plus ferme face aux islamistes portés au pouvoir par les urnes, elle répond : «Je ne suis pas ministre des Affaires étrangères. Je réagis en tant que citoyenne, en tant que femme française d'origine arabe.» Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, prône un dialogue avec les partis islamistes modérés, comme Ennahda en Tunisie ou le Parti justice et développement (PJD) au Maroc, à  condition qu'ils ne franchissent pas certaines «lignes rouges» que sont le respect des élections, l'Etat de droit, les droits de l'homme et de la femme. Les présidents tunisien et égyptien «Ben Ali et Moubarak avaient agité le chiffon rouge des islamistes pour obtenir le soutien des pays occidentaux», poursuit Jeannette Bougrab. «Mais il ne faudrait pas tomber dans l'excès inverse. Moi je ne soutiendrai jamais un parti islamiste. Jamais. Au nom des femmes qui sont mortes, de toutes celles qui ont été tuées, notamment en Algérie ou en Iran, par exemple, parce qu'elles ne portaient pas le voile.» Jeannette Bougrab s'insurge aussi contre les Tunisiens de France qui ont voté à  environ 30% pour Ennahda aux élections d'octobre : «Je trouve choquant que ceux qui ont les droits et les libertés ici aient donné leur voix à  un parti religieux.» «Je pense à  ceux qui, dans leur pays, ont été arrêtés, torturés pour défendre leurs convictions. On leur a en quelque sorte volé la révolution», affirme-t-elle. 
 
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