Jean-Yves Le Drian transmet le message de Macron

Le nouveau président de la France, Emmanuel Macron se rendra bientôt, dans les prochains jours ou semaines, à Alger. Son chef de diplomatie, Jean-Yves Le Drian est arrivé depuis avant-hier à Alger pour préparer cette visite et en même temps discuter des relations bilatérales avec les hautes autorités algériennes.Une relation affectée par le passé. Sera-t-elle apaisée avec l'élection de M. Macron à la tête de l'Elysée' Ce Président qui a fait la différence, en étant candidat aux présidentielles, où il avait reconnu que la colonisation française est un «crime contre l'humanité». Lors de sa visite à Alger, le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Driana transmis, à son arrivée à Alger, le message d'Emmanuel Macron, qui est son souhait de «voir les relations historiques avec l'Algérie repartir avec beaucoup de détermination», une déclaration qui peut faire allusion aux précédentes d'Emmanuel Macron qui faisait allusion à ce qu'il présentera ses excuses à l'Algérie, une fois élu. Maintenant que c'est fait, va-t-il le faire ' La réponse à cette question reste dans le doute, malgré le grand pas que Macron avait fait lors de sa campagne électorale, il peut, dans le temps actuel, «être tenu par d'autres obligations qui ne lui permettent pas de tenir sa promesse». Lors de sa campagne, le nouveau résident de l'Elysée avait déclaré à une chaîne de télévision algérienne : «Je pense qu'il est inadmissible de faire la glorification de la colonisation. Certains ont voulu faire cela en France, il y a dix ans. Jamais vous ne m'entendrez tenir ce genre de propos. J'ai toujours condamné la colonisation comme un acte de barbarie.» Et d'ajouter : «La colonisation fait partie de l'histoire française. C'est un crime, c'est un crime contre l'humanité, c'est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l'égard de celles et ceux envers qui nous avons commis ces gestes.» Mais «en même temps», a-t-il poursuivi, «il ne faut pas balayer tout ce passé. Et je ne regrette pas cela parce qu'il y a une jolie formule qui vaut pour l'Algérie : la France a installé les droits de l'Homme en Algérie. Simplement elle a oublié de les lire.» Des déclarations qui ont suscité de nombreuses réactions en Algérie, et en France. Si la promesse sera réalisée, il s'agira d'un rebond historique dans les relations algéro-françaises, mais pas que, il semble également que Macron est en parfait accord avec le Chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, en ce qui concerne la politique extérieure. Le chef de la diplomatie française qui a évoqué ce sujet, avec son homologue algérien, Abdelkader Messahel, a exprimé sa volonté de «renforcer nos relations et d'échanger sur les sujets de l'actualité régionale en particulier la situation au Sahel, en Libye et au Moyen-Orient.» Pour rappel, le Président français, en visite en février dernier à Alger alors qu'il n'était que candidat, avait promis qu'il serait en rupture avec François Hollande dans ce domaine. «Se battre contre le terrorisme», oui, mais avec une stratégie de construction de la paix, et de construction d'accords politiques sur place, avait-il expliqué. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est arrivé à Alger lundi soir 12 juin. Jean-Yves Le Driana rencontré le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel et le nouveau Premier ministre Abdelmadjid Tebboune. La visite a été centrée sur les questions sécuritaires régionales dans le Sahel et en Libye. Il a indiqué que sa visite de travail en Algérie a pour but de préparer le déplacement du chef de l'Etat français en Algérie, et «d'activer les instances de partenariat que nous avons ensemble», notamment le renforcement du comité de Haut niveau algéro-français présidé par les Premiers ministres des deux pays. «J'entends bien que cette visite soit fructueuse et anticipatrice d'autres visites notamment une visite de Messahel à Paris, mais aussi d'autres visites qui ne manqueront pas d'avoir lieu», rappelant que Macron était venu en Algérie lorsqu'il était candidat aux élections présidentielles françaises.